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Un projet d’Hôtel 4 étoiles qui paraissait abouti

Dans un courrier en date du 8 juillet 2016 que nous nous sommes procurés, le groupe Eiffage immobilier donnait certes son accord pour un achat au prix de 875.000 € mais déclarait aussi vouloir construire sur ces terrains un hôtel 4 étoiles en partenariat avec le Groupe Louvre Hôtel sur un projet architectural du Cabinet ASA Gimbert. L’hôtel aurait intégré la chaîne Golden Tulip (du Groupe Louvre Hôtel) et aurait été considéré comme « un équipement structurant, levier de développement qui participera à l’attractivité et au dynamisme économique de la Ville . Une nouvelle liaison du passeur entre le chenal des Sables d’Olonne et l’Esplanade du Vendée Globe était même prévue (…).

Des avis divergents sur la façon de procéder

C’est peu après l’annonce de la vente du terrain que le débat est devenu houleux en Conseil municipal du 20 septembre 2016, lorsqu’a été présenté le projet d’hôtel Golden Tulip par l’adjoint à l’urbanisme Geoffroy de Baynast soutenu par le maire Didier Gallot.
Les élus ont estimé se retrouver devant le fait accompli: dans l’opposition de droite, tant Loïc Péron que Brigitte Gauvin, « favorables sur le principe (d’un hôtel 4 étoiles) », ont fortement critiqué la méthode « sans appel à la concurrence, sans cahier des charges, alors que d’autres opérateurs auraient pu être intéressés » et alors que le terrain aurait pu être vendu à un prix bien supérieur. (…)

ll n’y avait pas que les élus à contester la méthode…

Durant ce Conseil municipal du 20 septembre 2016, il ne fut fait mention que de « quelques projets d’hôtellerie (…) provenant de différents interlocuteurs » qui étaient soit « irréalisables soit non aboutis » et aucune mention des porteurs de projets n’avait été faite par l’adjoint à l’urbanisme.
Neuf jours plus tard, Le Reporter sablais révélait que les Dubreuil de la Thalasso Côte Ouest avaient candidaté pour le projet d’Hôtel 4étoiles de Port Olona ! et cela n’avait jamais été précisé par le Maire ou son adjoint à l’urbanisme durant le Conseil municipal.
Sylvie Dubreuil nous avait affirmé, de vive voix, qu’elle et son époux avaient candidaté pour le projet pour lequel Eiffage Immobilier avait été choisi. 
«Nous avions proposé un très beau projet sur lequel nous avions travaillé pendant plus de six mois. C’est pourquoi quand nous avons appris que l’argument de ce choix était qu’il y avait eu peu de candidatures et souvent peu sérieuses, nous avons été d’autant plus étonnés que nous avions fait une proposition d’achat du terrain supérieure aux 875.000 € finalement validés» disait-elle alors, un peu dépitée, au Reporter sablais. Et elle concluait alors : «Nous aurions aimé savoir pourquoi nous n’avions pas été choisis alors que nous étions mieux disants sur le plan financier et que notre dossier était sérieux.»

 

La position de la nouvelle municipalité

Une estimation et un prix de vente validé en 2016 mais que regrette le nouveau maire de la Ville des Sables d’Olonne, Yannick Moreau. Un prix qu’il trouve largement insuffisant car il n’est pas, juge-t-il, dans l’intérêt de la Ville. Se souvenant du projet de cité de la Mer et/ou du Vendée Globe sur le même lieu, ses souvenirs semblent lui indiquer que l’évaluation en 2005 était de l’ordre de 5 millions d’€. Une estimation à vérifier mais qui serait considérable par rapport au prix d’achat de 875.000 €.
On rappellera cependant qu’il est de tradition de « sous-évaluer » le foncier à destination de l’hôtellerie car la rentabilité de l’exploitation d’un hôtel est toujours nettement inférieure et surtout beaucoup plus longue dans le temps qu’avec un projet immobilier pur (NDLR: c’est pourquoi une clause prévoyait cependant qu’en cas de modification de la destination du bâtiment une réévaluation du prix serait alors faite en prenant la valeur réelle du terrain, la sous-évaluation du fait de l’exploitation d’un hôtel n’ayant plus lieu d’être).
Mais, même s’il était de l’intérêt de la Ville d’avoir un nouvel hôtel 4 étoiles, le nouveau Maire Yannick Moreau s’est étonné des conditions de l’accord passé entre Eiffage et la Ville en 2016.
En dehors du prix donc jugé insuffisant, le bénéficiaire du terrain (Eiffage) pouvait mettre fin unilatéralement à la promesse de vente alors que la Ville ne pouvait le faire. Eiffage avait aussi la possibilité d’entériner l’achat de deux façons: soit devant notaire avec la signature des deux parties, mais aussi par un simple dépôt de la somme prévue devant notaire – un notaire de Carnac -. Des conditions qui sont considérées comme « à l’avantage exclusif du bénéficiaire entraînant une situation totalement subie par la Ville des Sables d’Olonne. »
(Mise à jour: On aurait pu penser, par exemple, que le contrat intègre une disposition permettant à la Ville d’annuler la vente en cas de non-réalisation de l’hôtel à une date déterminée, permettant à celle-ci de lancer un autre projet ou de s’appuyer sur d’autres partenaires).

Eiffage entérine l’achat du foncier
La promesse de vente signée par la Ville en 2016 avait comme date limite le 30 avril 2019. Eiffage vient d’entériner l’achat avant cette date limite en utilisant le dépôt des 875.000 € devant le notaire de Carnac. Cependant la ville des Sables d’Olonne et sa nouvelle équipe ont fait savoir à Eiffage, par la voix du Maire des Sables d’Olonne, que le projet architectural ne convenait pas car il n’était pas conforme à ce qui était attendu pour une station balnéaire, un bord de port ou une marina.
Eiffage qui n’est pas inconnue aux Sables d’Olonne car elle y mène régulièrement des travaux – on se souvient que c’est cette société qui avait refait le quai de la jauge à La Cabaude – a donc été invitée à reconsidérer son projet architectural, la Ville ne souhaitant pas avoir une barre en forme de mur le long du Bd de l’Ile Vertime mais un bâtiment plus aéré et avec lequel la vue sur Port Olona et La Chaume serait privilégiée.
La reprise du dossier par d’autres groupes n’a donc aucune raison d’être; d’ailleurs à l’origine des propositions de partenariat avaient été faites à Jean-Paul Dubreuil par le groupe Eiffage mais celui-ci ne s’était pas montré intéressé car il souhaitait « être le constructeur et l’exploitant de cette unité hôtelière sans subir les contraintes de groupes nationaux ou internationaux.»

Eiffage, devenue propriétaire du foncier, a donc désormais les coudées franches.

Article complet sur Le reporter sablais

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