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Comment faire du tourisme qui par définition passe par le voyage, les déplacements et les échanges, dans un contexte de grave crise sanitaire qui amène à les limiter ? C’est toute la complexité de la situation à laquelle les voyageurs et les professionnels du secteur sont actuellement confrontés.

Comme une impression de déjà-vu pour les professionnels du tourisme qui s’organisent au rythme des annonces et des restrictions sanitaires. En pleine crise, ils jouent aux équilibristes en gérant le manque de personnel, les annulations, les interrogations et les inquiétudes des clients présents tout en assurant leur sécurité.

Pas de rupture…

Depuis mercredi et l’annonce d’un confinement le week-end, il y a naturellement de nombreuses demandes d’annulations ou de reports de séjour. Désormais accoutumés à l’exercice, les professionnels gèrent comme ils le peuvent. Mais malgré l’afflux, il n’est pas noté “d’éléments de rupture forts”, comme le mentionne Mathieu Bechonnet, le directeur général d’Air Tahiti Nui. “Par contre, l’exposition médiatique qui est relayée en France concernant la situation sanitaire en Polynésie française provoque de nombreux appels dans nos bureaux en métropole”, précise-t-il. Même tendance relevée par Christophe Guardia, directeur de l’hôtel le Tahiti by Pearl Resorts et co-président du conseil polynésien de l’hôtellerie (CPH) : “Pour le moment, pas de vague majeure d’annulations”.

Dès ce week-end, hôtels et pensions devront gérer leurs clients confinés et forcément adapter leur organisation. Le dernier communiqué de Tahiti Tourisme, diffusé mercredi, mentionnait que “Les déplacements au sein des hébergements touristiques et les accès aux activités et plages/piscines des établissements touristiques sont autorisés à leur clients” tout en précisant : “À vérifier avec l’hébergement”… 

Alors que certaines voix s’élèvent pour demander de fermer les frontières ou de confiner totalement, le président du Pays et le haut-commissaire ont bien précisé, lors de leur dernière allocution mardi, que cette option n’était pour l’heure pas retenue pour des raisons économiques. Ainsi les voyageurs vaccinés peuvent toujours venir en Polynésie et se déplacer dans les îles.

… mais des interrogations

Du côté des clients, pas de vent de panique mais énormément d’appels et de questionnements, alimentés par les images et les informations sur l’état sanitaire du fenua diffusées en métropole. C’est ce que nous a confirmé Raphaela Taufa, directrice de l’agence réceptive Tahiti Travel Services. Les appels proviennent des agences de voyages et tour-opérateurs (principalement français), qui s’appuient justement sur leur agence réceptive en tant que représentant local afin d’obtenir les dernières informations à jour.

Effectivement, pas facile de faire le tri entre les différentes annonces, les arrêtés… c’est le cas avec le confinement du week-end qui a été étendu aux Tuamotu. L’info est arrivée mercredi soir, notamment pour Rangiroa qui n’était initialement pas annoncée. Raphaela Taufa confirme elle aussi un certain flottement autour du sujet de l’accès aux plages en fonction des établissements. Les questions récurrentes des tour-opérateurs : Quelle île est confinée et comment va se passer le confinement des clients ce week-end ?

Les clients déjà sur place ont eux aussi beaucoup d’interrogations. Certains demandent de réaménager leur itinéraire, partir plus tôt, inverser les îles ou encore se dérouter vers des îles comme Bora Bora qui ne sera pas confinée le week-end. L’inquiétude est aussi palpable du côté du personnel chargé de l’accueil des clients de l’agence à l’aéroport. Les voyageurs sont “plus stressés que d’habitude” et “posent beaucoup de questions”.

Des annulations également du côté du marché américain, déjà motivées depuis la semaine dernière par la qualification de la Polynésie comme destination à éviter avec son passage au stade 4, le plus élevé dans les alertes. À cela s’ajoute la problématique des voyageurs américains, testés positifs au départ de Tahiti avant leur retour chez eux et qui doivent alors trouver un logement pour s’isoler. (…) Article complet sur Tahiti Infos

Christophe Guardia, directeur du Tahiti by Pearl Resorts : “Pas de vague majeure d’annulation”

Christophe Guardia

Quel est l’impact de l’annonce d’un confinement le week-end les annulations ?

“Pour le moment, il n’y a pas d’annulations en masse. L’impact direct, c’est que la clientèle locale ne peut plus venir à l’hôtel et prendre une chambre pour une nuit le samedi ou le dimanche. Mais pour le moment, pas de vague majeure d’annulations.”

Comment gérez-vous ces quelques annulations, quels sont les frais actuellement ?

“La plupart des hôtels ont signé une charte avec Tahiti Tourisme qui dit qu’en cas de mesures sanitaires prises, il n’y a pas de frais d’annulation et que les reports sont possibles. Il y a même des remboursements. C’est très souple.”

Quant est-t-il d’un point de vue opérationnel au sein de l’hôtel ? À quels services les clients ont-ils accès ?

“Les accès aux piscines sont autorisés. Les clients n’ont juste pas le droit de se rendre sur la plage. On ferme l’accès à la plage mais ce n’est pas à nous de faire la police. Ils sont informés mais si les gens ne respectent pas, c’est à leurs risques et périls. Sinon, le restaurant est ouvert comme d’habitude. L’hôtel fonctionne normalement, sauf qu’on ne peut pas accueillir de clients extérieurs. Il n’y a pas d’activités extérieures, les clients doivent rester à l’hôtel.”

Le Royal Huahine a fermé ses portes jusqu’à la fin du mois d’août faute de personnel. Avez-vous un manque en ressources humaines au Tahiti Pearl ?

“Comme tout le monde, on a du personnel cas contact ou qui a contracté la maladie. On jongle et on fait au mieux. On essaie que ça ait un impact minimum sur la clientèle. Pour le moment on s’en sort. Après tout dépend du pourcentage de personnel vacciné dans l’établissement. Ce qui est clair, c’est que la plupart du temps quand on a des gens qui ont attrapé le Covid, ce n’est pas dans l’enceinte de l’établissement qu’ils l’ont attrapé. On va dire que 95% des cas, c’est à l’extérieur. On n’a pas que des arrêts maladie à cause du Covid. J’ai une centaine d’employés et je dois en avoir quatre ou cinq qui sont covidés. Chez nous, il n’y en a pas tant que ça.”

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