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« Ce projet, c’est un puzzle : chaque pièce est indépendante, mais lorsque vous les réunissez, c’est un tout cohérent et vous avez l’image de Pontigny » : pour François Schneider, mécène icaunais qui rachète le domaine 1.8 millions d’euros à la Région, le pari est conséquent. Il s’agit de créer un lieu touristique en 2023 qui mêle des activités culturelles et agricoles localement. À terme, l’équipe de cinq personnes qui s’occupera de la gestion du site espère multiplier par quatre le nombre de visiteurs.

Un hôtel et un restaurant haut de gamme vont voir le jour sur le site, de même qu’un centre d’art et des résidences d’artistes, sans compter l’implantation d’ateliers de productions artisanales sur place. « On a l’ambition que toutes nos activités se nourrissent mutuellement et soient au niveau d’excellence qui correspond à l’image du site », explique François Schneider.

Des liens avec les acteurs locaux

Une miellerie, une tisanerie, une distillerie ou encore une boulangerie… De nombreux ateliers de production ou transformation de produits locaux doivent être créés sur place. Une société de produits, véritable start-up, doit être créée dans l’année qui vient pour cela, la fondation Schneider n’ayant pas vocation à faire de la vente. « On va créer un jardin comestible paysager avec des plantations qui vont être réalisées dès 2022, explique Amandine Simphal, directrice de projet. En parallèle, on va nouer _des partenariats avec des producteurs et artisans locaux pour transformer leurs produits_, faire des confitures par exemple, pourquoi pas des produits cosmétiques… Le crédo, c’est que tout ça soit très naturel et bio, avec une production qui reste artisanale« .

Pas question non plus d’oublier les vignes chablisiennes, « c’est une évidence », souffle François Schneider. « On veut faire en sorte d’avoir un environnement économique d’approvisionnement très centré sur Pontigny, mais en revanche avec _un rayonnement sur la diffusion du nom et des produits bien plus large_« , précise Bruno Schoch qui gère le projet avec Amandine Simphal et Jérôme Gallot, chargé des finances. Avec toutes les activités à développer, il table sur 70 embauches lorsque le site tournera à plein régime.

Culture vivante

La création du centre d’art se veut aussi tournée vers les visiteurs assurent les porteurs du projet. Au-delà du musée, l’ambition est de créer des événements culturels réguliers, avec des cycles annuels de conférences. Les visites doivent elles aussi intégrer cet aspect et un parcours pédagogiques devrait être déployé. « Il faut éviter que ce ne soit qu’un musée : il faut de la vie », lance François Schneider.

Des expositions temporaires vont ainsi se relayer régulièrement, en parallèle de celles consacrées à l’histoire des cisterciens, l’histoire de Pontigny et la naissance de Chablis. L’abbatiale est également intégrée dans le projet, avec l’espoir pour François Schneider de pouvoir participer à la restauration de l’orgue en 2023, une fois le site ouvert dans sa nouvelle configuration. Des concerts et événements musicaux pourraient aussi s’y dérouler.

Quadrupler le nombre de visiteurs

Tous ces projets demandent des investissements conséquents« C’est pour l’heure difficile à chiffrer car on en est au tout début, mais _on part déjà sur 10 millions d’euros_« , précise Bruno Schoch, hors construction du centre d’art et de l’hôtel. Dans les prochains mois, l’équipe espère donc obtenir des subventions et lever des capitaux supplémentaires.

L’ambition est de faire de Pontigny un site incontournable de l’Yonne en attirant un public plus large et avec une activité plus soutenue. « On prévoit une montée progressive du nombre de visiteurs, de moins de 100.000 personnes donc à l’ouverture en 2023 jusqu’à 400.000 personnes quatre ans plus tard, indique Bruno Schoch. C’est tout à fait raisonnable quand on compare à d’autres sites un peu proches comme Guédelon ou Vézelay ».

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