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Émirats Arabes Unis | Dubaï se prépare à la restauration casher après l’accord avec Israël

A l'ombre de Burj Khalifa, la plus haute tour du monde, un rabbin allume fours et cuisinières dans un restaurant de Dubaï, une obligation pour avoir des repas casher.

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L’Armani/Kaf se targue d’être le « premier restaurant casher de Dubaï » et attend un afflux de touristes juifs après la signature d’un accord de normalisation des relations entre les Emirats arabes unis et Israël le 15 septembre.

Ces deux pays prévoient d’établir en janvier des liaisons aériennes après que la compagnie israélienne El Al a inauguré début septembre le premier vol commercial direct.

Dubaï a reçu plus de 16 millions de visiteurs en 2019 et tablait sur 20 millions de visiteurs en 2020 avant l’épidémie de Covid-19 qui a quasiment mis à l’arrêt le tourisme et le divertissement, deux secteurs économiques clés de Dubaï.

Mais cela n’a pas empêché le début de grandes manoeuvres autour de la restauration casher.

Le rabbin Levi Duchman, qui réside à Dubaï, a indiqué à l’AFP avoir reçu des « demandes de dizaines de restaurants aux Emirats qui veulent proposer des plats casher ».

– « Cinq étoiles » –

C’est lui qui a certifié casher l’Armani/Kaf, un établissement de luxe de 40 couverts ouvert par l’hôtel Armani. Chaque jour, sauf pendant le shabbat et les fêtes juives lors desquels le restaurant est fermé, il y allume fours et cuisinières.

Les règles qui régissent l’alimentation casher s’appellent la « cacherout ». Elles interdisent la consommation de certains animaux et espèces marines, le mélange de la viande et des produits laitiers et prévoient l’abattage d’animaux par des rabbins spécialement formés. »Nous avons formé notre personnel pendant des mois et nous leur avons appris ce qu’il faut faire et ce qu’il ne faut pas faire », raconte à l’AFP le chef des restaurants de l’hôtel Armani, Fabien Fayolle.

« L’idée est de proposer des plats cinq étoiles à tous ceux qui veulent essayer la cuisine casher », ajoute le chef français.

L’établissement, où les fours peuvent aussi être allumés grâce à une application mobile, a installé début octobre à son entrée une cabane pour marquer la fête juive de Souccot, dite « des Tabernacles ».

Selon le rabbin Duchman, la tradition du halal –les règles de l’alimentation musulmane qui présentent des similitudes avec le casher comme l’abattage rituel et l’interdiction de la consommation de viande de porc–, fait qu’il est « plus facile d’expliquer les règles du cacherout aux Emirats ».

Mais selon le chef Fayolle, « le plus grand défi consiste à obtenir des ingrédients casher ». Il explique que son établissement envisage d’importer de la viande des Etats-Unis.

La compagnie aérienne Emirates, basée à Dubaï, a annoncé se mettre au casher deux jours après la signature de l’accord avec Israël.

Le plus important transporteur aérien du Moyen-Orient faisait auparavant appel à des fournisseurs extérieurs pour les repas casher sur ses vols internationaux mais sa division restauration va en confectionner à partir de janvier 2021.

– Problème d’approvisionnement –

Emirates a indiqué avoir signé une lettre d’intention avec Ross Kriel, l’un des chefs de la communauté juive aux Emirats -qui compte plusieurs centaines de personnes selon des estimations des médias israéliens- pour la certification par des rabbins des repas casher.

Elli Kriel, la femme de Ross Kriel, se présente comme la pionnière de la cuisine casher aux Emirats où elle est venue s’installer il y a huit ans.

Elle dirige depuis deux ans à Dubaï Elli’s Kosher Kitchen, une cuisine née du besoin de voyageurs juifs de manger casher lors de leur passage aux Emirats.

Elle dit avoir notamment été sollicitée en novembre 2018 pour fournir des repas à des rabbins participant à une rencontre inter-religieuse à Abou Dhabi.

Comme le chef Fayolle, Mme Kriel explique que la restauration casher aux Emirats fait encore face à des défis.

« Il est difficile de se procurer des produits comme la viande et le fromage. Et pour ouvrir une cuisine casher, il faut un rabbin (pour certifier les plats) » Or, « il n’en existe pas beaucoup ici », explique-t-elle.

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