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La Côte d’Azur se prépare à un troisième été sans touristes russes

La région devrait être la plus touchée par les conséquences monétaires et géopolitiques de la guerre. Ailleurs, le poids des touristes russophones en France est anecdotique.

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Le retour de la clientèle russe sur la Côte d’Azur ou à Paris risque d’être de nouveau différé. Ecartée, en 2020, par la fermeture des frontières, puis en 2021 par l’absence de reconnaissance du vaccin Spoutnik en France, elle pourrait se dérober de nouveau, en conséquence de la guerre en Ukraine.

Si les professionnels du tourisme jugent qu’il est un peu tôt pour anticiper les possibles effets du conflit, voir la clientèle russe revenir dans les proportions similaires à l’ère pré-Covid-19 semble, dans le contexte actuel, peu probable. Le rouble a perdu 40 % de sa valeur, leurs avions sont interdits de survoler le territoire européen, et le contexte n’incite guère l’espace russophone à se projeter vers des vacances françaises dans trois mois.

Le tourisme russe est sensible au contexte géopolitique et monétaire, en témoigne la baisse des volumes observée depuis 2014, conséquence de la chute du rouble, de la guerre au Donbass et d’attentats terroristes en France. Quelque 538 000 ressortissants étaient arrivés en France en 2019, selon l’institut d’études Euromonitor. En fin d’année 2021, les réservations aériennes pour 2022 étaient insignifiantes.

Ces volumes sont moins élevés que dans les pays riverains – sphère russophone, Turquie, Finlande – et d’autres destinations balnéaires asiatiques – Dubaï, Thaïlande, Maldives – ou européennes – Chypre, Italie, Espagne, Grèce.

Des Alpes à Monaco

Avant les Alpes (2 % des nuitées globales l’hiver en Savoie et Haute-Savoie) et Paris (destination-phare de l’élite, notamment pour ses musées, son hôtellerie de prestige et Disneyland), c’est la Côte d’Azur qui devrait le plus souffrir. La part des touristes russes et des anciennes républiques soviétiques représentait, en 2019, 6 % des nuitées touristiques de la région, avec une forte prédilection pour l’été et la côte entre Cannes et Monaco.

« C’est de la clientèle à haute contribution, souligne Christine Welter, présidente du Syndicat des hôteliers de Cannes. Elle apporte également aux commerçants, restaurants, établissements de nuit, chauffeurs de limousine… C’est une clientèle attachante, avec laquelle on travaille depuis vingt ans et pour laquelle nous sommes inquiets, des deux côtés. »

Nice, où se trouve la plus grande église orthodoxe hors de Russie, accueille la classe moyenne et supérieure. Dix vols desservent la baie des Anges chaque jour en provenance de Moscou et de Saint-Pétersbourg.

« On se prépare à une saison sans Russes ni Asiatiques, dit sans ambages Rudy Salles, président délégué de l’office de tourisme Nice-Côte d’Azur, dont la promotion était déjà réorientée vers les Européens et les Anglo-Saxons. Nous avons déjà vécu des chutes du rouble à plusieurs reprises, et il y a toujours un trou d’air. Ne viennent plus que ceux pour qui la dévaluation n’est pas un problème. » Il peut s’agir des oligarques, qui affectionnent le cap Ferrat, Antibes et Monaco, ou des propriétaires de double passeport, dont la fortune est en euros ou en dollars et qui disposent de vaccins valides en Europe. Malgré le Covid-19, ils ont continué à fréquenter la Côte d’Azur durant la crise. (…) Lire la suite sur Le Monde – Réservé abonnés

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