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Et si la nouvelle était trop belle ? Chacun ne peut que s’ébahir devant ce miracle de l’économie postcovidienne qu’est l’accélération de la baisse du chômage. Que le nombre d’inscrits à Pôle emploi en catégorie A ait chuté de 200.000 au troisième trimestre après avoir déjà reculé de 50.000 au deuxième, voilà qui est en effet la marque sinon d’un miracle, du moins d’un phénomène exceptionnel. Car, alors même que l’activité économique revient tout juste à son niveau d’avant-crise – une crise d’une ampleur sans précédent dans l’histoire moderne -, le dynamisme de la création d’emploi a déjà effacé la parenthèse d’augmentation du chômage.

En France, où la courbe du chômage a toujours été très flexible à la hausse et très rigide à la baisse, c’est du jamais vu. Sans doute cela s’explique-t-il par le fait que, l’effondrement de l’activité en 2020 n’ayant pas pour raison une défaillance économique mais une faille sanitaire, le fonctionnement de l’appareil productif, préservé par une injection massive d’argent public, a pu reprendre bien plus vite que lors des précédentes récessions. Quoiqu’il en coûte, cela est très sain.

Ce qui l’est moins, c’est la vitesse à laquelle réapparaissent, en s’amplifiant, les pénuries d’emploi qui s’observaient déjà avant la crise. Touchant des nombreux secteurs, de la viticulture à l’hôtellerie, en passant par l’artisanat et le bâtiment, ces demandes de travail non satisfaites se manifestent trop tôt et trop fort eu égard au niveau d’activité et de chômage. Car non seulement, la France n’a fait que retrouver la production qui était celle d’avant la crise, mais elle traîne toujours, avec ses 3,5 millions d’inscrits au chômage, un énorme volant de main d’oeuvre inutilisée. Surtout que, à la différence des Etats-Unis, ici rien n’indique qu’une vague d’actifs se soit retirée du marché du travail pour cultiver leur jardin.

Hausses de salaire

Insuffisance de qualification, inadéquation de la formation, incitation des aides sociales à l’inactivité : les causes de ce paradoxe français sont connues. Les effets à court terme de la réforme de l’assurance chômage et ceux à moyen terme de la libéralisation de la formation professionnelle mieux financée devraient aider à y remédier. Mais, en attendant, cela suggère qu’il n’est peut-être plus très loin, ce point critique au-dessous duquel le chômage peut déclencher des hausses de salaires.

A fortiori dans un moment de hausse des prix. Ce n’est heureusement pas encore le cas. (…) Lire la suite sur Les Echos

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