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Je suis Camille Antoun, 38 ans, marseillaise, vivant à Paris depuis 20 ans. Je suis l’une des propriétaires du groupe hôtelier familial New Hotel, détenu également par ma sœur Caroline Antoun et mon père, Georges Antoun, le fondateur (c’était il y a 50 ans).

Nous avons aujourd’hui 8 établissements 3 et 4 étoiles entre Paris, Marseille et Bruxelles. Et je tenais par cette tribune faire part de la détresse et du sentiment d’abandon dont souffre notre secteur d’activité.

Outre les 3 mois de fermeture subis entre mars et juin 2020, le secteur de l’hôtellerie-restauration est touché de plein fouet par la baisse drastique de l’activité touristique, l’annulation des événements d’affaires, sportifs et culturels, et l’absence de perspectives d’amélioration de la situation.

À côté des bars et restaurants qui sont en première ligne des mesures de restriction plus ou moins radicales décidées par le Gouvernement pour tenter de stopper la propagation du Covid-19, les hôteliers aussi subissent de lourdes pertes qui mettent gravement en péril leur activité.


« Pour les mois de fermeture le loyer représente 80 % de nos charges fixes »

Parmi nos cinq hôtels parisiens, seul le New Hotel Roblin a rouvert en septembre après avoir été fermé jusqu’au 31 août, faute de réservation, comme nos autres hôtels parisiens d’ailleurs. Malgré sa situation centrale, place de la Madeleine, l’établissement ne fonctionne plus qu’au ralenti avec un taux d’occupation de 18 % et un prix moyen de 126 € la chambre, contre 95 % et 270 € en 2019.

Les annulations s’accélèrent et l’occupation n’a de cesse de décroître. Nous saluons le dispositif du chômage partiel qui nous permet, jusqu’à présent de sauvegarder les emplois mais si la situation perdure la question du licenciement se posera sans doute, c’est déjà le cas dans beaucoup d’entreprises.

Les PGE (Prêts garantis par l’Etat) sont aussi une aide conséquente pour supporter les pertes des premiers mois de crise, tout comme certaines exonérations prévues, mais malgré ces efforts le secteur ne pourra pas supporter cette crise économique longtemps.

En effet, les établissements fermés continuent de supporter des charges fixes. Parmi elles, le loyer commercial dont le coût pourrait bien achever plus d’un hôtel si rien n’est fait de la part des propriétaires fonciers ou de l’état pour annuler ou réduire la note. En temps normal chez New Hotel, le loyer représente 15 % du chiffre d’affaires. En 2020, avec trois mois d’exploitation on est déjà à 45 % et pour les mois de fermeture le loyer représente 80 % de nos charges fixes.


Annonces du gouvernement : 20 annulations pour le lendemain et les vacances de la Toussaint à Marseille

Nous nous sentons oubliés alors que nous subissons aussi par ricochet toutes les restrictions d’activité imposées aux bars et restaurants. Ce fut flagrant la semaine dernière quand, dans l’heure qui a suivi l’annonce gouvernementale de fermeture des bars et restaurants à Marseille, nous avons subi 20 annulations pour le lendemain au New Hotel of Marseille !

Si l’activité hôtelière semblait s’être maintenue cet été à Marseille pour plusieurs établissements du centre-ville, et que certains hôteliers misaient sur une timide reprise au mois de septembre, et sur les vacances scolaires de la Toussaint, les communications alarmantes du Gouvernement depuis la rentrée sur le taux de circulation du virus dans les Bouches-du-Rhône et la nouvelle fermeture temporaire imposée aux bars et restaurants marseillais ont fini de donner le coup de grâce à ce fragile semblant de reprise.

Nous Hôteliers, sommes tous dans cette situation sans précédent.

Nous sommes très inquiets pour cette fin d’année et surtout pour 2021… Soutenez-nous ! Parlez aussi du tourisme qui souffre terriblement. Par avance merci de votre aide,

Camille Antoun, Directrice de la communication et du développement du groupe New Hotel

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