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Alors que la clientèle est massivement de retour dans les bistrots et les bonnes tables, l’ambiance est à couteaux tirés dans certaines arrière-salles. Selon nos informations, nombre de serveurs, commis de cuisine, chefs de rangs et autres professionnels du secteur ont commencé à dénoncer à l’inspection du Travail les multiples « magouilles » au chômage partiel mises en place par leurs patrons dès le premier déconfinement, à l’été dernier, et qui n’ont cessé bien que le retour des clients soit massif depuis la réouverture des terrasses, le 19 mai, et que la vente à emporter n’a jamais aussi bien marché, y compris pendant le confinement.

Un employé à 100% au chômage malgré des semaines complètes

« J’ai eu la mauvaise surprise de voir que j’ai, à mon insu, été mis en chômage partiel alors que j’ai travaillé plus de 43 heures au restaurant par semaine. C’est une fraude aux aides gouvernementales liées au Covid », écrit ainsi, indigné, Fabien (Le prénom a été changé), le 15 juin dernier, à l’Inspection du travail. Depuis, les services du ministère ont ouvert une enquête. Le trentenaire, un ancien responsable embauché au mois de mai dans une pizzeria située rue Saint-Sauveur (Paris IIe), décrit par le menu un système rodé par ses patrons, deux hommes à la tête d’une dizaine d’affaires, dont plusieurs situées boulevard Ménilmontant et rue des Amandiers (Paris XXe), et qui s’apprêtent à en ouvrir trois nouvelles à Paris. « L’activité cartonne, notamment grâce aux extensions de terrasse accordées par la mairie de Paris, décrit l’homme en conflit. Tous les bénéfices sont pour les patrons puisqu’ils ne payent pas, ou peu, les salaires. »

Une dénonciation reprise en chœur par ses anciens collègues. Selon les cas, certains étaient entièrement déclarés en activité partielle d’autres à 30 %, 40 % ou 50 %. La majorité d’entre eux percevaient, toutefois, un complément de plusieurs centaines d’euros, en liquide, voire en chèque. Une situation parfois acceptée mais plus généralement subie, certains, encore en poste, évoquant « un climat de terreur ». « Avec ces payes réduites, louer un appartement ou prendre un crédit devient impossible », s’étrangle un père de famille. « Comme l’activité est réduite, les cotisations pour le chômage et la retraite le sont aussi », dénonce Fabien.

D’autres, des étudiants ayant besoin de ce travail, rapportent des « menaces » et « intimidations » après s’être plaints de la situation à leurs responsables. « En ce moment, dans le milieu, c’est la guerre des contrats, assure l’un des employés. Comme tout le monde, j’ai découvert que j’étais au chômage partiel. On ne m’a prévenu de rien mais je n’ai rien dit non plus car j’ai des factures à payer, concède-t-il. À l’époque, je n’avais pas d’autre travail et je l’ai accepté, mais je ne trouve pas ça normal. » (…) Lire la suite sur Le Parisien (article payant réservé aux abonnés)

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