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Comment est né le concept de CitizenM ?

Le groupe hôtelier a été fondé par mon père qui avait une société dans le monde de la mode et envoyait ses salariés aux différentes fashion weeks qui avaient lieu aux 4 coins du monde. Mais la société était régie par une politique de voyage très stricte et il ne fallait jamais dépasser 150 euros de dépense pour une nuit d’hôtel, que ce soit à Paris, à New-York ou à Tokyo qui sont des villes où les chambres d’hôtels sont très chères. Ces jeunes designers ne pouvaient donc pas, avec ce budget limité, séjourner dans les centre-villes. Et ils rentraient souvent déçus. Mon père avait aussi des parts dans les hôtels Oberoi s’est mis à réfléchir à un concept de luxe accessible. En 2001, quand il a vendu sa société, il a commencé à conceptualiser son idée. Il regardait ce qu’il se passait dans la mode et notamment avec Zara et H&M qui collaborait notamment avec Karl Lagerfeld. Le « masstige », ce mélange entre prestige et masse l’a interpelé. Le monde de la mode était alors en pleine révolution. Tout comme celui du tourisme, avec Easyjet qui émergeait et proposait des Londres-Barcelone pour 9 livres ! Tout devenait possible. On veut se positionner comme leader du luxe accessible et connecté. L’idée était d’offrir le meilleur rapport qualité-prix et s’implanter dans les centre-villes. Ainsi dans notre tout nouvel hôtel, situé à deux pas des Champs-Elysées, les chambres sont toutes au même prix et les tarifs démarrent à 129 euros, en fonction de la période de l’année. On propose ainsi un concept Lifestyle et très bien placé, en ville, mais à tarifs bas. Aujourd’hui nous avons 22 hôtels, de Paris, à Amsterdam, en passant par Londres, New York ou Los Angeles.

 

En quoi le concept de CitizenM est-il résolument moderne ?

Mon père a voulu faire quelque chose de disruptif et cibler une nouvelle clientèle connectée. Il n’était plus question de faire la queue pour son check in. Dès le début en 2008, on a offert un check-in et un check-out en 1 minute Au-delà de la frustration de faire la queue, on est capable d’enregistrer une cinquantaine de personnes par heure, tandis qu’un hôtel classique est limité à 10 personnes par heure. Nos bars sont ouverts 24/24 comme sur le principe d’un réfrigérateur à la maison. On se sert, on scanne le code barre et on est débité directement. Il n’était pas question que les clients aient à choisir entre la quinzaine de sortes de chambres proposées par les hôtels traditionnels (standard, junior, deluxe, suite, chambre supérieure…). Il voulait aussi en finir avec les frais cachés comme la bouteille d’eau, le wifi, le téléphone, les films en vidéo à la demande… Les chambres sont ultra-connectées avec la possibilité de tout piloter depuis l’iPad pour se concocter une ambiance sur mesure.

 

A quel type de clientèle s’adresse votre concept ?

On attire beaucoup de Milléniaux mais on aussi d’autres clients plus âgés. Mais aussi 60% de femmes qui se sentent en sécurité chez nous. Il y a aussi une large clientèle Business, mais pas forcément des costumes-cravate mais beaucoup de start-uppers. Notre client est très international, contemporain et vit dans les grandes villes du monde. Il fait surtout très attention à ce qu’il dépense et veut un retour sur investissement. Il a de bons revenus et ne veut pas tout dépenser dans sa chambre d’hôtel. Il voyage en train mais aime aussi le champagne et porte du Zara avec un sac Chanel ou une Rolex. Cela fait partie du paradoxe. Nos clients ont peut-être les moyens de s’offrir un palace parisien, mais préfèrent dépenser moins dans leur chambre d’hôtel pour compenser avec du shopping ou des tournées de cocktail.

 

La pandémie a-t-elle accéléré la montée en puissance du digital dans votre secteur ? (…) Lire la suite sur L’Opinion

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