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À Madrid, la renaissance du tourisme et de la culture

Avec allégresse, la capitale espagnole a rouvert musées, terrasses, hôtels et restaurants. Elle rejoint le palmarès des villes européennes qui donnent le ton.

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Ce 2 mai, jour de la fête de la ville, qui commémore la révolte civile contre les troupes napoléoniennes, Madrid a sorti ses taureaux. En ce dimanche frais de fin d’après-midi, les arènes de las Vantas se sont ouvertes pour un festival unique. Normalement, le mois de mai est celui des corridas quotidiennes et vespérales. À cause de la pandémie, les 22000 places n’ont pu être remplies qu’au quart, mais les billets ont été vendus en une demi-heure. Les grands manieurs de cape ont accepté de venir gratis : El Juli, Paco Ureña, Miguel Angel Perera, José-Maria Manzanarès. Même à jauge réduite, l’arène jubile d’être là. Et même avec des taureaux un peu décevants, elle accorde des oreilles aux faenas subtiles d’El Juli. Ce qui se passe ce jour-là entre aficionados est un symbole des efforts de Madrid pour affirmer sa vocation de « ville ouverte ». Isabel Diaz Ayuso, qui préside la communauté de Madrid propriétaire des murs, n’a pas hésité à oser ce festival à perte malgré les protestations de ses adversaires. La présidente de la région vient d’être réélue avec le slogan « Libre ! », et elle incarne la volonté de résister au confinement malgré une fréquentation touristique en baisse de 70 %.

Un air de bonne humeur générale

« L’année n’a pas été bonne, mais grâce à elle j’ai pu payer tous mes serveurs et mes cuisiniers », confie Angel Gonzalès, le patron d’El Lando, restaurant à la petite salle chaleureuse en sous-sol, dont l’escalier expose les cinquante célébrités internationales passées chez lui depuis quarante ans. Pour le déjeuner du dimanche, le restaurant est complet, en salle et en terrasse. On porte le masque scrupuleusement dans la rue, mais autour des tables de quatre ou cinq, on discute tranquillement. À regarder les passants, dans les quartiers du centre, à croiser les grappes de clients qui discutent sur les trottoirs devant les vieux estaminets acajou aux enseignes dorées, à descendre la rue Ponzano, où la jeunesse trinque devant les « cafés tapageurs aux lustres éclatants », on ressent en ce printemps 2021, un air de bonne humeur générale. Le couvre-feu ne commence, mollement, qu’après 23 heures, et à Madrid on sort boire un coup jusqu’à 70 ans.

Dans cette rue Ponzano, une salle d’équarrissage a été transformée en resto expérimental par un chef suisse et son associé majorquin. La Sala de Despiece aurait pu être créée par le plasticien Jean-Pierre Raynaud, mais elle est bien plus authentique dans son jus de viande originel. Les serveurs cuisinent les plats devant vous et les tables se réservent longtemps à l’avance . C’est délicieux et chaleureux. Non loin de là, le Café Moderno, épure de la brasserie espagnole façon Flore, siège devant un kiosque à journaux chargé d’imprimés colorés, antique et spacieux, comme on n’en voit plus à Paris, où les guérites d’un blanc d’hôpital offrent si peu de lecture.

Madrid a longtemps traîné après elle les inconvénients du fédéralisme espagnol : pas assez puissante économiquement, pas assez grande démographiquement, loin de la mer. Une capitale provinciale, trop longtemps isolée par le franquisme. Le Covid l’a très durement frappée dans les premiers mois. Mais depuis son choix volontariste d’ouverture par temps de pandémie, on en parle beaucoup. On n’avait pas vu ça depuis l’effervescence déjantée de la Modiva.

Madrid, ville verte (…) Lire la suite sur Le Figaro

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