- Publicité Top Ad -

ELLE. Vous avez été secrétaire d’État à la Transition écologique et êtes actuellement en charge du développement durable du groupe Accor. Comment intégrez-vous l’écologie dans l’hôtellerie ?                 

Brune Poirson. En la plaçant au cœur du business model. Tout comme les questions sociales, souvent oubliées elles aussi. Ces sujets ne peuvent plus être l’apanage d’un seul service et doivent faire partie intégrante de tous nos projets, être discutés en comité exécutif… Les bonus de nos dirigeants doivent aussi en dépendre.

ELLE. Début novembre, vous étiez à Glasgow pour la COP26… 

B.P. Oui, le groupe Accor était présent pour montrer aux États qu’on ne peut plus se permettre d’attendre l’adoption de régulations. Et pour développer de nouveaux types de collaboration qui vont accélérer la lutte contre le changement climatique. Ainsi, nous avons fait le choix de travailler avec nos concurrents – dans le cadre de l’Alliance pour une hospitalité durable et de l’Organisation mondiale du tourisme – afin de trouver des solutions communes. Un hôtel ne peut plus se contenter de proposer des chambres. Il doit contribuer à la vitalité du territoire où il se trouve. Par exemple, en faisant de ses bâtiments des banques de matériaux ou en faisant vivre l’agriculture locale.

ELLE. Chambres pour les soignants, aide aux victimes de violences… Depuis le Covid-19, Accor s’est transformé pour mener des actions solidaires. Allez-vous continuer ? 

B.P. Notre groupe a alloué 70 millions d’euros aux collaborateurs en difficulté à cause de la crise ou de la maladie en créant le Fonds ALL Heartist. Ce soutien a vocation à se prolonger. Et nous voulons aller plus loin car cela renforce l’engagement de nos employés, de nos fournisseurs et de nos investisseurs. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, nous avons lancé un programme complet pour aider les femmes victimes de violences. Nous soutenons à hauteur de 5 millions d’euros La Maison des femmes, continuons de mettre à disposition des chambres pour des victimes de violences conjugales, et avons pris le leadership d’une coalition d’entreprises pour lutter contre les violences faites aux femmes avec Kering et l’Onu Femmes. La vision : continuer de faire de nos hôtels des lieux d’accueil pour ces femmes ou pour les populations en situation de détresse.

ELLE. Vous avez travaillé dans le milieu politique, qui est très dur pour les femmes. Quels conseils donneriez-vous à une débutante ? 

B.P. De ne pas obéir. Par exemple, quand j’ai porté ma loi anti-gaspillage, j’avais peu de soutiens, mais j’ai tenu bon ! Ce n’était pas facile : en politique, le sexisme est très violent, on attend d’une femme qu’elle calque son comportement sur un code masculin. Ne pas se conformer à cette règle non écrite peut déclencher la fureur. C’est un milieu beaucoup plus archaïque que l’entreprise ! (…) Lire la suite sur Elle                   

- Publicité 4 -