Ils ont aussi pu évaluer l’impatience du gouvernement à leur égard. Après avoir déversé des milliards d’euros sur une industrie contrainte à la fermeture, puis consenti à la défiscalisation des pourboires et annoncé une campagne de communication de 10 millions d’euros pour aider à recruter, le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a d’entrée mis les professionnels devant leurs responsabilités : « Je souhaite que les négociations salariales permettant une augmentation substantielle (…) puissent être conclues avant la fin de l’année 2021 ; en tout cas c’est l’espoir que je mets dans vos négociations. » Le parterre est resté silencieux. Dans un message vidéo, Elisabeth Borne, ministre du travail, a apporté l’addition : « Votre secteur doit répondre à un enjeu d’attractivité. (…) Je suivrai de près les résultats de cette négociation qui, je l’espère, aboutira à un compromis ambitieux. Au-delà de la rémunération, les négociations de branche doivent prendre en compte la qualité de l’emploi. »

Les syndicats « comptent sur l’œil du ministère »

En septembre, la ministre avait convoqué les employeurs afin de préparer le terrain, offrant « un point de vue assez musclé et positif pour nous », selon Arnaud Chemain, le négociateur de la CGT : « On espère pouvoir compter sur l’œil du ministère, qui a donné ses exigences : on aimerait que les employeurs les écoutent, s’ils n’entendent pas les nôtres. » Depuis, le contexte sanitaire et économique a changé, la reprise est de nouveau incertaine, et si des discussions ont lieu actuellement entre les employeurs et le gouvernement, il est davantage question d’un retour des aides que d’une généreuse augmentation des salaires. (…) Lire la suite sur Le Monde (réservé abonnés)