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Maroc : restaurée, la Mamounia s’impose encore plus dans l’hôtellerie de luxe

Déjà adulée des célébrités, la Mamounia a connu une vaste rénovation en février dernier. Avec en plus une salle de cinéma, une œnothèque et une trattoria, le palace marrakchi s’impose encore plus dans l'hôtellerie de luxe.

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La Mamounia, rien que le nom fait rêver. C’est qu’elle en impose cette vieille dame bientôt centenaire. L’histoire s’est écrite ici, lorsque Churchill installait son chevalet face aux cimes enneigées de l’Atlas. Toujours flanqué de son éternel cigare mais le pinceau à la main, le canotier sur la tête.

À la Mamounia, Winston Churchill devenait peintre. « C’est un endroit merveilleux, l’un des meilleurs hôtels où je suis allé. J’ai une chambre excellente et une salle de bains, avec un grand balcon donnant sur un panorama remarquable d’orangers et d’oliviers », écrivait-il à sa femme Clémentine en 1935. Churchill passe plusieurs hivers dans le palace marocain. Le soir, il joue aux cartes, il sirote un brandy, il lit les journaux… Et dans une lettre d’avant guerre, envoyée à sa « Clemmie chérie », il prophétise : « Il n’y a aucun doute que nous sommes dedans jusqu’au cou ».

À cette époque, seuls une cinquantaine de privilégiés peuvent dormir à la Mamounia. Le port de la cravate est obligatoire, l’après-midi on se retrouve pour le « tea time » et, grand luxe, chaque chambre a sa baignoire. Aujourd’hui encore, l’hôtel fait la fierté du royaume. C’est un morceau de patrimoine, 100% marocain. On peut s’y promener, s’y restaurer. Dès les premiers pas dans le hall monumental, on est embarqué. Le parfum des dattes et du cèdre, l’éclairage tamisé, les alcôves aux banquettes de velours, les fontaines qui murmurent au-dehors. L’allée centrale du parc, bordée de deux mille rosiers, offre une perspective splendide jusqu’au potager et au pavillon Menzeh, que Pierre Hermé vient de transformer en salon de thé.

Sacré meilleur hôtel du monde par le Conde Nast Traveler, en 2018

« Ici il y a une âme, de la poésie, de la magie », indique Mohamed Ennassiri, 34 années de maison derrière lui, d’abord comme réceptionniste puis comme directeur des réservations. Cet homme-là doit connaître chacun des clients, savoir identifier les visages, suivre les amours et les carrières pour éviter les bourdes. À ses débuts, pour apprendre, Mohamed récupère les magazines abandonnés dans les chambres. Au fil des années, il est devenu une sorte d’expert en people. Il se souvient d’Yves Saint-Laurent qui buvait chaque soir son apéritif sur la terrasse, de Jean-Paul Belmondo entouré de sa mère et de son chien, de Sharon Stone que personne ne reconnaissait sous son chapeau.

Que du beau monde, bien sûr, des stars et des huiles : « Ray Charles, Colette, Rita Hayworth, Nelson Mandela… Le monde entier a dormi ici ! », se réjouit le patron Pierre Jochem. À la Mamounia, on est dans le grand luxe, minimum 600 euros la nuit. Souvent plus, car aux 133 chambres, il faut ajouter 76 suites et 3 Riads, et naturellement, un spa et un court de tennis. Et avec la rénovation qui vient de s’achever, une salle de cinéma, une œnothèque et une trattoria. De quoi mériter le titre de meilleur hôtel du monde, décerné en 2018 par la prestigieuse revue américaine Conde Nast Traveler.

Caprices de luxe

Pour privatiser ce lieu de rêve, comptez 1 million d’euros minimum. Une somme qui ne décourage pas tout le monde. Certains s’y marient, et y passent leurs caprices. C’est le cas d’un couple de Russes qui avaient choisi leur chien comme garçon d’honneur. Ils l’avaient habillé avec un costume Tom Ford et ils lui avaient loué une suite.

Un Cheikh des Émirats a aussi exigé une chambre pour ses neuf faucons, logés comme des princes. Le fils de Gunter Sachs a organisé ici un banquet médiéval pour 400 convives et un Argentin y a fêté ses 60 ans avec 800 invités.

Les Mille et une nuits de la Mamounia, un article à lire dans Paris Match, accompagné de sublimes photos.

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