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Suisse | Le calvaire de l’hôtellerie s’aggrave en Suisse

Réalisé au début du mois, le dernier sondage d'HotellerieSuisse laisse apparaître des milliers d’emplois menacés au cours des six prochains mois.

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Les professionnels de l’hôtellerie suisse sonnent le tocsin depuis le printemps dernier. Notamment à l’intention du gouvernement et des parlementaires. Et ce n’est pas près de s’arrêter. Effectué au début du mois, le dernier sondage d’HotellerieSuisse impose un premier constat: le calvaire de la branche s’aggrave et des milliers de postes de travail à plein temps semblent menacés au cours des six prochains mois.

Un grand nombre des hôteliers interrogés reconnaissent en effet qu’ils prévoient de procéder prochainement à des licenciements. Leur proportion atteint près de 60% dans les villes, tandis que plus du tiers de ces mêmes établissements urbains s’apprêtent à remercier jusqu’à un collaborateur sur dix.

Dans les Alpes, 17% des hôtels prévoient de dégraisser. Ces prévisions justifient le rappel d’une réalité cruciale: avec ou sans l’offre helvétique du type Airbnb, apparue sur la Toile il y a une dizaine d’années, l’hôtellerie classique demeure un immense pourvoyeur d’emplois dans le pays.

«Les directives actuelles mettent en danger la rentabilité des entreprises. Pour le coup, elles accroissent le risque d’inutiles cessations d’activités. Cette situation dissuade en plus les voyageurs de venir en Suisse.»

Andreas Züllig, président d’HotellerieSuisse

HotellerieSuisse indique ainsi que près de 80’000 personnes œuvrent dans le seul secteur de l’hébergement. Élargie à la restauration, la branche employait encore environ 5% des personnes travaillant en Suisse l’an dernier.

En tenant compte de toutes les professions, interdépendantes et regroupées dans le tourisme, les enjeux portent sur 175’000 postes de travail à temps plein (chiffre de la Fédération suisse du tourisme). En pleine pandémie de coronavirus, que ce soit la première ou la seconde vague, beaucoup d’entreprises ne se font, il est vrai, plus guère d’illusions.

«La clientèle étrangère a manqué à des hôteliers du Valais et de l’Oberland bernois.»

Andreas Züllig

Cette année, les prévisions de faillites dans l’hôtellerie ne cessent ainsi d’augmenter, de sondage en sondage. La part des établissements assumant la probabilité de plus d’une chance sur deux (60%) pour une telle déconfiture est ainsi passée de 3 à 6% en trois mois. Et c’est le double dans les villes de Genève et Zurich.

Moins de pessimisme en montagne

Leurs confrères alpins se montrent nettement moins pessimistes: seuls 4% s’estiment exposés à une probabilité de faillite proche d’une chance sur deux. Dans l’attente d’une neige abondante sur les pistes, très peu d’entre eux s’attendent toutefois à un hiver réjouissant (voir infographie). Seuls 7% des hôteliers valaisans prévoient une hausse de leur chiffre d’affaires lors de la prochaine saison de ski par rapport à la précédente, à peine plus de 4% des Vaudois, 8% dans l’Oberland bernois et 15% dans les Grisons.

Dans ce contexte, beaucoup d’hôteliers interrogés espèrent évidemment une mobilisation particulièrement dynamique du Conseil fédéral. Que ce soit sous la forme de prolongations des délais de remboursement des «crédits Covid-19» (42%), d’un taux d’intérêt nul garanti sur ces crédits Covid-19 jusqu’à 500’000 francs, tout au long de la durée de l’emprunt, soit au-delà de la limite d’un an encore prévue (55%), voire d’une exonération pure et simple de leur remboursement «dans les cas douloureux» (46%). HotellerieSuisse présente ces deux dernières mesures comme «quelques-unes des priorités majeures» dans l’ensemble de ses revendications.

Les attentes des hôteliers se révèlent encore plus vives dans le domaine sanitaire: 64% des professionnels interrogés demandent une harmonisation des règles de sécurité dans les voyages, entre partenaires européens. Une homologation de tests rapides pour la détection du virus, suivie d’une adaptation logique des dispositions en matière de quarantaine, est préconisée par 61% d’entre eux.

Visiteurs étrangers dissuadés

Le président d’HotellerieSuisse, Andreas Züllig, insiste lui-même sur ses exigences d’harmonisation des règles de sécurité sanitaire vis-à-vis du Conseil fédéral: «Les directives actuelles mettent en danger la rentabilité des entreprises. Pour le coup, elles accroissent le risque d’inutiles cessations d’activités. Cette situation dissuade en plus les voyageurs de venir en Suisse.»

HotellerieSuisse n’a pas manqué d’en observer les conséquences: les succès commerciaux de l’été dernier dans les Alpes, auprès de la clientèle indigène, n’ont pas compensé de malheureux déficits liés aux visiteurs étrangers: «Cette clientèle a notamment manqué à des hôteliers du Valais et de l’Oberland bernois.»

Afin de corriger le tir, une majorité des membres d’HotellerieSuisse sollicitent maintenant l’engagement du gouvernement dans un art difficile: «Une communication claire et rassurante pour la mise en œuvre de la prochaine saison hivernale.»

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