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Grande-Bretagne | Brexit: avec ou sans accord, l’économie britannique souffre déjà

Le Royaume-Uni va payer au prix fort sa sortie de l'Union européenne. Son économie, déjà affaiblie par la pandémie, va devoir soutenir le choc du Brexit. Il sera d'autant plus rude qu'aucun accord commercial n'aura été scellé avec les 27 Etats membres.

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La sortie de l’Union européenne au 1er janvier 2021, avec ou sans accord commercial, va inévitablement causer un nouveau choc à l’économie britannique. Celle-ci a déjà été fortement impactée par la pandémie de coronavirus, et le Royaume-Uni est, avec l’Espagne, parmi les pays qui ont le plus faiblement rebondi au troisième trimestre 2020. Après un effondrement historique du PIB britannique de 19,8 % sur un an au deuxième trimestre, celui-ci, malgré un bond de 15,5 % en rythme annualisé au troisième trimestre, restait encore inférieur de 9,7 % à son niveau de fin 2019, autrement dit d’avant la pandémie.

Rebond encore plus précaire

Selon un article du « National Institute Economic Review » de novembre, l’échec de la négociation d’un nouvel accord commercial avec l’Europe « rendrait le rétablissement de l’économie britannique après l’impact de la pandémie encore plus précaire ». Si certains secteurs économiques déjà très affectés par le Covid-19 (services, transports, restauration, culture, hôtellerie) ne devraient pas forcément ressentir d’effets aggravés à l’aube de la nouvelle année, il pourrait en aller différemment pour d’autres qui ont été plus épargnés jusque-là (industrie, finances), même si la Banque d’Angleterre a jugé, vendredi, que les institutions bancaires britanniques étaient « résilientes ».

Le coût d’une sortie sans accord

La consommation des ménages, qui avait remarquablement rebondi en août, pourrait à nouveau souffrir de nouvelles mesures de reconfinement comme d’importations plus chères. Selon Bloomberg Economics, une sortie sans accord coûterait 1,5 % de PIB à l’économie britannique, 2 % selon The Office for Budget Responsibility. En comparaison, les pays de l’Union européenne ne perdraient que 0,3 % de croissance, même si certains membres seront plus affectés que d’autres, à l’instar de l’Irlande (-2 %).

Un effet dissimulé

L’espoir du gouvernement de Boris Johnson est que l’effet Brexit – avec ou sans accord commercial – sera de courte durée et moins visible en raison de l’impact général causé par la pandémie. Pour Patrick Artus, directeur de la recherche et des études de Natixis, « il n’y aura pas un gros effet car tout s’est déjà produit, a-t-il expliqué devant le Cercle des économistes mardi. Les investissements des entreprises n’ont pas beaucoup augmenté depuis 2016 et la livre sterling s’est déjà dépréciée. Quant à l’application des règles de l’OMC pour les droits de douane, on n’est pas loin du libre-échange. »

Un document de travail de la Banque centrale européenne d’octobre 2020 , qui fait la synthèse de plusieurs études, conclut que « les tarifs douaniers seront probablement beaucoup plus élevés en moyenne pour les importations britanniques que pour les importations de l’Union européenne ». De ce fait, les entreprises britanniques devraient notamment voir leurs coûts de production augmenter et leurs profits diminuer.

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