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« C’était trop beau pour être vrai » : Evaneos, une start-up florissante percutée par le Covid

C’est l’histoire d’une société du voyage sur mesure à qui tout souriait et qui a soudainement basculé, sans préavis, de la croissance heureuse à l’effondrement de son chiffre d’affaires… à cause d’un virus venu de l’autre bout du monde.

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Aurélie Croiziers a rassemblé dans un carton à même le sol ses photos, ses crayons, ses cartes de visite, ses livres et ses vieux carnets. Son bureau anonyme et blanc n’est déjà plus tout à fait le sien. La tête ailleurs, elle perd un moment à retrouver son casier, dont le contenu s’entassera à l’intérieur de sa valise grise.

Bientôt, la jeune quadragénaire quittera Evaneos, une société du voyage sur mesure, après une « lune de miel qui aura duré huit ans ». Des projets d’écriture la travaillent depuis le confinement, ajoute-t-elle en répondant à une question muette. Et puis elle ne se voyait pas repartir avec une équipe rabotée d’un tiers de ses effectifs par le plan social que le Covid a engendré.

Professionnelle jusqu’au bout, Aurélie Croiziers joue les guides au sein des bureaux vides, s’attardant ici sur les fauteuils en rotin façon Emmanuelle, décrivant là le contenu de l’armoire à souvenirs où trône le trophée 2019 du Meilleur endroit où travailler. Le camping-car Volkswagen jaune et blanc, le baby-foot, les ballons de gym, la tireuse à bière, les plantes vertes et les peluches donnent une touche insolite à l’immeuble des « Evaneossiens », le surnom des salariés en interne.

Installée dans le 9e arrondissement de Paris, l’entreprise compte de célèbres voisins, tels que Google, Facebook ou Blablacar. Avant l’épidémie, les touristes inondaient les grands boulevards autour du Printemps et des Galeries Lafayette. Depuis la fermeture des frontières, les trottoirs se sont vidés, et le secteur du tourisme vit un cauchemar éveillé. « Chez Evaneos, le chiffre d’affaires a chuté de 90 % à 95 % en 2020 », résument les fondateurs de la marque, Éric La Bonnardière et Yvan Wibaux.

Les yeux dans le vague, Éric La Bonnardière admet « ne pas dormir très bien » ces temps-ci. On l’imagine la nuit, remuant en tous sens les mesures à prendre pour « sauver son bébé », pesant le pour et le contre, entre la réalité des chiffres d’un côté et les considérations humaines de l’autre.

Le quadragénaire glisse rapidement sur le stress du plan social. Il parle de nouveau challenge, de résilience. « Nous avons eu de la chance pendant dix ans mais c’était trop beau pour être vrai », résume-t-il en plongeant dans ses souvenirs.

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