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Calme et serein malgré la crise sans précédent qui s’abat sur le secteur de l’hôtellerie. « Je n’avais jamais connu une situation pareille et je ne pensais pas voir un jour l’économie s’arrêter totalement. Mais il faut prendre tout cela comme une leçon de vie », estime Christophe Thiriet, le cofondateur avec André Heintz de Heintz Immobilier, la branche du groupe Heintz (450 salariés, 50 millions d’euros de CA) spécialisée dans la gestion et l’investissement dans l’hôtellerie et l’immobilier d’entreprise, qui revendique un patrimoine de 64 millions d’euros dont 77 % en propre.

Sur l’exercice 2020, la société s’attend à perdre 60 % de son chiffre d’affaires réalisé dans l’hôtellerie, qui tourne autour de 10 millions d’euros en rythme de croisière. « Ces conditions venues de l’extérieur s’abattent sur l’entreprise, mais nous devons être prêts à repartir dès que ce sera possible », affirme Christophe Thiriet. Repartir, cela signifie poursuivre un plan d’investissement de 50 millions d’euros pour doter Heintz Immobilier de 20 hôtels d’ici à cinq ans, contre 11 hôtels actuellement, dont 9 en gestion.

« Cinq ans, plus le temps du Covid », précise Christophe Thiriet, qui mesure la difficulté de continuer à développer son entreprise dans le contexte de crise sanitaire. « Actuellement, nous sommes passés de la stratégie à long terme à la tactique au quotidien », révèle le dirigeant, qui surveille tous les matins le taux d’occupation des hôtels du groupe pour décider de les maintenir ouvert ou de les fermer.

Redonner de la visibilité au Mercure de la place Saint-Thiébault

Une gestion de crise imposée par l’évolution de l’épidémie de Covid-19 qui pilote aussi le projet de rénovation de l’hôtel Mercure de la place Saint-Thiébault, à Metz. Entre l’achat des murs finalisé à l’été 2019 et les travaux toujours en cours, Heintz Immobilier va injecter 15 millions d’euros dans ce projet, qui devrait être achevé « à 90 % au mois de décembre », indique Christophe Thiriet. La moitié des 112 chambres du Mercure a été rénovée par l’ancien propriétaire, Turenne Capital, et Heintz Immobilier valide actuellement la chambre témoin avant de lancer la suite de la rénovation.

L’hôtel, qui restera sous la franchise du groupe Accor, affichait un taux d’occupation de 70 %, et était identifié par une clientèle business qui appréciait sa situation, entre la gare et le cœur de ville historique. En concentrant les travaux sur la façade et le restaurant, les équipes de Heintz Immobilier ont voulu ouvrir l’établissement sur la ville. Le nouveau restaurant, baptisé Émile & Lola et proposant une carte de type « bistro chic » avec des produits du terroir, doit permettre de soigner la rentabilité de l’établissement.

Dans un premier temps, les objectifs affichés sont modestes : « Nous allons d’abord essayer de retrouver le taux d’occupation d’avant les travaux », affirme Christophe Thiriet, qui reste persuadé que l’hôtellerie se redressera : « Peut-être dans un an ou deux. Mais le secteur continuera à exister, notamment pour le business. On mesure déjà les limites du télétravail et c’est pour cela que nous voulons être prêts pour la reprise ».

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