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Pour assurer une vie de château à la clientèle, le personnel des hôtels de luxe se démène en coulisse. Grâce au travail, notamment, des femmes de chambre, des équipiers ou des gouvernantes, l’hôtellerie a généré 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018. Mais cet univers feutré se montre parfois sans pitié pour ses salariés.

En 2018, les maladies professionnelles ont augmenté de près de 6%, y compris dans l’hôtellerie haut de gamme. Dans ce secteur, les accidents du travail sont fréquents, plus que dans la moyenne nationale. Dix-huit salariés en sont victimes chaque jour. Ces accidents laissent parfois de terribles séquelles.

Vingt-cinq ans de service dévoué, « irréprochable »

Yayia Meslem était très fier de travailler à l’Hôtel de Crillon, le célèbre palace de la place de la Concorde. Petite main au service des plus grands de ce monde, il garde des souvenirs émus de clients comme Zinédine Zidane. Ou même de cette milliardaire russe qui avait loué une suite… pour son chien. L’équipier dévoué a passé vingt-cinq ans de sa vie à satisfaire les caprices de clients parfois excentriques. « On le faisait avec amour, parce qu’on aimait ça », confie-t-il.

Licencié après un accident du travail

Sa vie a basculé en 2011. En déplaçant un minibar, il l’a fait tomber sur lui. Un accident aux conséquences très lourdes : vertèbres brisées, Yayia Meslem ne peut plus courir dans les étages. Après presque deux années d’arrêt, le médecin du travail recommande qu’il change de fonction pour occuper un poste assis. Mais le Crillon refuse, et le licencie en 2015. « Pourtant, j’ai donné ! s’exclame l’ancien équipier, amer. Jamais malade, toujours à l’heure… irréprochable ! Ils m’ont détruit. Vraiment, c’est une destruction totale. »

L’Inspection du travail a annulé ce licenciement et le Crillon a dû réintégrer son salarié… pour le licencier de nouveau en 2018. Contactée, la direction n’a pas souhaité répondre à « Complément d’enquête ». En 2019, Yayia Meslem a porté plainte aux prud’hommes pour faire annuler ce second licenciement. Le verdict est attendu pour 2021. En attendant, l’ancien équipier au chômage vit avec 1 500 euros par mois : le prix d’une nuit au Crillon

Pour assurer une vie de château à la clientèle, le personnel des hôtels de luxe se démène en coulisse. Grâce au travail, notamment, des femmes de chambre, des équipiers ou des gouvernantes, l’hôtellerie a généré 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018. Mais cet univers feutré se montre parfois sans pitié pour ses salariés.

En 2018, les maladies professionnelles ont augmenté de près de 6%, y compris dans l’hôtellerie haut de gamme. Dans ce secteur, les accidents du travail sont fréquents, plus que dans la moyenne nationale. Dix-huit salariés en sont victimes chaque jour. Ces accidents laissent parfois de terribles séquelles.

Vingt-cinq ans de service dévoué, « irréprochable »

Yayia Meslem était très fier de travailler à l’Hôtel de Crillon, le célèbre palace de la place de la Concorde. Petite main au service des plus grands de ce monde, il garde des souvenirs émus de clients comme Zinédine Zidane. Ou même de cette milliardaire russe qui avait loué une suite… pour son chien. L’équipier dévoué a passé vingt-cinq ans de sa vie à satisfaire les caprices de clients parfois excentriques. « On le faisait avec amour, parce qu’on aimait ça », confie-t-il.

Licencié après un accident du travail

Sa vie a basculé en 2011. En déplaçant un minibar, il l’a fait tomber sur lui. Un accident aux conséquences très lourdes : vertèbres brisées, Yayia Meslem ne peut plus courir dans les étages. Après presque deux années d’arrêt, le médecin du travail recommande qu’il change de fonction pour occuper un poste assis. Mais le Crillon refuse, et le licencie en 2015. « Pourtant, j’ai donné ! s’exclame l’ancien équipier, amer. Jamais malade, toujours à l’heure… irréprochable ! Ils m’ont détruit. Vraiment, c’est une destruction totale. »

L’Inspection du travail a annulé ce licenciement et le Crillon a dû réintégrer son salarié… pour le licencier de nouveau en 2018. Contactée, la direction n’a pas souhaité répondre à « Complément d’enquête ». En 2019, Yayia Meslem a porté plainte aux prud’hommes pour faire annuler ce second licenciement. Le verdict est attendu pour 2021. En attendant, l’ancien équipier au chômage vit avec 1 500 euros par mois : le prix d’une nuit au Crillon

Extrait de « Infiltrée dans un palace. Enquête sur les petites mains du luxe », un reportage diffusé dans « Complément d’enquête » le 17 décembre 2020.

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