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Ces hôtels accueilleront la grande majorité des supporters et des équipes nationales lors du prochain Mondial de football au Qatar. Selon le Business & Human Rights Resource Centre, « les marques d’hôtels de luxe ne prennent (toutefois) pas de mesures pour protéger les travailleurs migrants contre les violations des droits du travail ».

Pour en arriver à ces conclusions, l’association britannique a enquêté sur une vingtaine de groupes hôteliers présents dans le petit émirat gazier. Parmi eux, les groupes Accor et Louvre Hotels dont les sièges sociaux sont situés en France. Les autres sont pour la plupart originaires d’Europe ou d’Amérique du Nord.

Le rapport publié ce mercredi pointe notamment du doigt le manque de vérifications et de contrôles de ces hôtels de luxe sur leurs sous-traitants. « Il est essentiel que les hôtels reconnaissent leur responsabilité pour le bien-être de toutes les personnes travaillant pour eux – en particulier les plus vulnérables, comme les personnes employées par des prestataires externes dans les domaines de la sécurité et du nettoyage », estime Isobel Archer, chargée de programme pour la région du Golfe.

Menaces d’expulsion

Lors de son enquête, l’association a en effet constaté que certains travailleurs migrants payent toujours des frais exorbitants à ces agences intermédiaires chargées du recrutement des personnels hôteliers. « J’ai payé 1 000 dollars (environ 850 euros) de commission pour obtenir le poste. Je n’ai toujours pas remboursé le prêt intégralement… Personne n’a demandé ou proposé de rembourser ce coût, tout monde se tait »rapporte un employé kényan anonyme, cité dans le rapport.

Les conclusions de cette enquête soulignent par ailleurs les discriminations salariales liées à la nationalité et les difficultés rencontrées par les travailleurs pour changer d’emploi dans ce secteur d’activité.  « L’hôtel ne dit pas non directement (pour changer d’emploi). Mais ils sont frustrés et il y a la menace d’expulsion avec le CID (Département des enquêtes criminelles) », dit un employé ougandais anonyme, extrait du rapport.

Réforme du droit du travail qatarien

L’été dernier, les autorités avaient pourtant annoncé le démantèlement de la kafala, un système controversé de parrainage des travailleurs étrangers. Les travailleurs immigrés n’ont en principe plus à fournir un certificat de non-objection de la part de leur employeur s’ils veulent changer d’emploi avant la fin de leur contrat. Un salaire minimum non discriminatoire concernant tous les salariés  sans distinction de nationalité ni d’emploi  a par ailleurs été mis en place. L’Organisation internationale du travail – dont le premier bureau dans la capitale Doha a été inauguré en avril 2018 – avait qualifié cette avancée « d’historique ».

Cette réforme du droit du travail qatarien est en effet un petit pas en avant pour les travailleurs migrants qui représentent 95% de la main-d’œuvre du pays. Mais sur le terrain, la mise en œuvre de ces mesures semble toujours compliquée. Pour Nasser Al Khater, c’est une question de temps. Dans une interview accordée à CNN, le PDG de la coupe du monde 2022 a en effet déclaré : « Nous nous mentirions et nous nous tromperions si d’une année à l’autre vous pouvez faire ces changements et penser que tout va être résolu ». (…) Lire la suite sur RFI

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