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Les attentes des salariés de l’hôtellerie-restauration

Convention collective, 13e mois, salaires, temps de travail, "coupure"... Les salariés des hôtels et restaurants, réveillés par la crise du Covid, regorgent de propositions pour rendre leurs métiers plus attractifs et moins pénibles, avant des négociations de branche ardemment souhaitées.

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Mercredi, les secrétaires fédéraux CGT et FO du secteur HCR (hôtels, cafés, restaurants), majoritaires, ont officiellement demandé au ministère du Travail d’organiser une commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation.

La CFDT et la CFE-CGC, les deux autres syndicats représentatifs, s’inquiètent également d’une pénurie de main-d’oeuvre accélérée par la pandémie.

« Cet été, on a vu des ados de 15-17 ans remplacer des salariés », assure Arnaud Chemain, de la CGT Services. « C’est très inquiétant ».

Dans son hôtel, qui a perdu un quart de ses effectifs, deux réceptionnistes se sont engagés dans l’armée et les autres doivent aussi tenir le bar.

La CGT Services demande donc la création d’un salaire minimum de 1.800 euros, quand M. Chemain estime à 1.500 euros le salaire médian, une augmentation de 10% des salaires et l’application d’un 13e mois.

Moins catégorique, FO veut « négocier un tout », selon Nabil Azzouz, le secrétaire fédéral HCR, prêt à procéder par étapes pour peu que « les employeurs soient sincères ».

S’il y a « urgence à rediscuter la grille, mais pas de 1 ou 2% », son syndicat prône l’instauration progressive sur plusieurs années d’un 13e mois pour ne pas fragiliser les trésoreries des établissements.

M. Azzouz milite également pour la généralisation d’une prime de coupure, ces heures perdues entre deux services.

« Dans la restauration rapide, collective et pour les temps partiels, on accorde 5 euros, rappelle-t-il. Sur un mois, ça fait plus de 100 euros ».

Il propose également que les dirigeants s’organisent pour accorder « un ou deux dimanche » à leurs employés, dont certains « ont redécouvert leur famille pendant le confinement ».

Les employeurs qui ne seraient pas en situation de respecter la mesure s’engageraient alors, comme pour les heures de nuit et les heures supplémentaires qui sont rarement respectées, à verser des heures majorées.

« Se remettre en question »

« L’attractivité, ce n’est pas que le salaire », assure Cécile Mkavavo, présidente de la CFE-CGC HCR. « Il faut réorganiser le temps de travail pour que l’amplitude horaire permette au salarié d’avoir du temps pour lui ».

« Qu’est ce qui dérangerait que le salarié travaille sur quatre jours, avec une amplitude horaire plus forte, contre trois jours de repos? », s’interroge-t-elle en citant l’exemple de jeunes qui lui disent ne plus vouloir travailler le week-end.

Son syndicat aimerait également que des critères de pénibilité s’appliquent à tous les personnels opérationnels, pas uniquement aux femmes de chambre.

Enfin, alors que les deux derniers échelons d’une convention collective qui remonte à 1997 sont sous le Smic depuis 2018, la CFDT espère voir aboutir avant l’ouverture de ces négociations un combat entamé plus d’un an avant le Covid pour la dépoussiérer.

« Elle est complètement désuète. Les cafetiers sont encore dedans alors que cette profession n’existe plus », s’insurge ainsi Stéphanie Dayan, secrétaire national CFDT Services.

« On revendique un écart significatif entre les différents échelons car il y a actuellement un ou deux centimes d’écart en bas de la grille, une augmentation globale d’à peu près 5% », poursuit-elle.

Reste que les négociations à venir s’annoncent très compliquées.

Même s’il admet que « les conditions et rémunérations de travail » des salariés doivent « faire l’objet d’une profonde négociation », Didier Chenet, président du GNI (établissements indépendants), dit avoir été « choqué » par les propos d’Elisabeth Borne, qui appelle le secteur « à se remettre en question ».

Son organisation patronale s’est néanmoins engagée auprès du ministère du Travail à lui faire des propositions pour la « fin octobre ». (…) Lire la suite sur Var Matin

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