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À suivre | Hôtels Eklo, la réussite à petits prix d’un modèle “écolo-convivial”

Fondé en 2014, le groupe a ouvert un établissement à Toulouse avant Montpellier en 2023. Son fondateur, Emmanuel Petit, explique comment il arrive à concilier petits prix et qualité des prestations. Tout en étant le plus écolo possible, il mise sur un vrai design, les circuits courts et les produits locaux. Le fondateur vise 22 établissements en 2027 et 40 d’ici dix ans.

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C’était une coquecigrue, une invention de l’esprit. Une chimère. En théorie. Emmanuel Petit est un ancien du groupe Accor, le numéro 1 européen de l’hôtellerie, façon nuits en batteries. Il s’est extrait de ce modèle de très grande consommation pour créer, avec notamment l’assentiment de Paul Dubrule (président du conseil de surveillance d’Accor), Eklo (censé évoquer dans un néologisme marketing écologique et économique), un hôtel à taille humaine, dont le siège est à Bordeaux, qui fait tout pour être bon élève lifestyle. Qui ne voit pas dans l’avènement d’Airbnb une fatalité mais une opportunité. La veine de cette nouvelle épopée hôtelière est, avec déjà sept hôtels, celle des Mama Shelter, Citizen M et autre Okko. Branché. convivial et vertueux.

L’objectif d’Eklo : vingt-deux hôtels d’ici 2027

L’hôtellerie n’est donc pas morte. créé il y a huit ans, le groupe Eklo relève le gant et vise 40 hôtels en dix ans. “On va essayer, modère Emmanuel Petit, lui aussi un ancien d’AccorNous ouvrons donc, après Toulouse, Lyon en novembre, Roissy en janvier 2023 ; puis Montpellier en mai 2023. Nous avons deux beaux projets à Paris un Porte de Versailles, le second à Montparnasse qui ouvriront en 2024. D’autres ouvertures suivront. Nous avons un premier objectif, c’est d’avoir vingt-deux hôtels en 2027. Les 40 sont faisables. Notre chiffre d’affaires dépassera 10 M€ en 2022 pour 110 salariés.”

Emmanuel Petit aimerait bien aussi poser ses hôtels lifestyle en montagne mais “je ne maîtrise pas encore l’hôtellerie saisonnière. Notre stratégie première pour sécuriser notre modèle c’est d’être présent dans les grandes métropoles françaises avec une garantie d’un réservoir important. Et il nous fait un hôtel d’une capacité d’au moins 80 chambres avec un taux d’occupation assez élevé”. 

“Je voulais que nos hôtels soient différents des autres, pas standardisés ni aseptisés…”

La cible de Eklo ? “Quand j’ai créé cette chaîne en 2014 j’avais trois objectif : faire un produit économique qui, par ailleurs, a tendance, chez les autres chaînes à monter en gamme. Ensuite, je voulais que nos hôtels soient différents des autres, pas standardisés ni aseptisés. Habituellement, dans les chaînes, on y vient que pour dormir (quand on peut dormir) ; il ne s’y passe rien… Je voulais faire quelque chose de convivial. Et puis, par volonté personnelle, je voulais que nous soyons écologiques. À l’époque, ce n’était pas encore dans l’air du temps. Les clients ne venaient pas parce que nous étions seulement écolos. Aujourd’hui, avec la crise du covid et une prise de conscience plus forte, le dérèglement climatique, c’est plus à la mode. J’avais, en effet, l’image de la réussite de Mama Shelter. Mais tout ceux qui avait tenté de suivre ce modèle sont restés sur le créneau du trois-quatre étoiles. Nous, c’est du deux-étoiles.”

“On cherche à casser les codes de l’hôtellerie standardisée…”

Mais Eklo ne cherche pas à être classifié avec des étoiles traditionnelles. “Nos espaces de vie sont parfois plus généreux qu’un trois-étoiles… On cherche à casser les codes de l’hôtellerie standardisée.” La clientèle, c’est 60 % de clients “loisirs” sur l’ensemble des hôtels de la marque. Et 40 % de “pro”. Près de la moitié de la clientèle a moins de 40 ans. A Bordeaux, on est à 70 % de “loisirs” ; à Lille, on va être davantage “pro”. “Nous ne sommes pas comme une auberge de jeunesse, pour les 16 ans-25 ans. Nous avons une clientèle beaucoup plus intergénérationnelle, de l’étudiant à la famille complète en passant par le “pro” en déplacement. On a, grâce à nos dortoirs, une clientèle jeune avec même de l’accueil de groupes de sportifs mais comme on aussi une clientèle plus large grâce à une vraie gamme de chambres. La plupart des gens reviennent chez nous. On a une bonne fidélisation. nous y travaillons pour que ce soit encore mieux.”

Un peu la solution AirBnB appliquée à l’hôtellerie

Qu’est-ce qui différencie Eklo d’un Formule 1 ? “C’est le jour et la nuit…”

Le second est le produit le plus low cost du marché qui a 40 ans d’existence… “Eklo est un produit convivial, design… Sans oublier que nous sommes implantés dans des quartiers urbains et vivants. On ne s’installera jamais en bord d’autoroute dans une zone commerciale… Nos chambre sont au-dessus des normes en matière d’isolation phonique ; c’est sûr que si vous louez un lit dans un dortoir et qu’il y a un groupe de jeunes…” Eklo, c’est un peu la solution AirBnB appliquée à l’hôtellerie : un peu de chez soi ailleurs, ouvert.

Kitchenette et cuisines partagées

Emmanuel Petit confirme : “Même moi, quand je voyageais en famille, ça m’arrivais de prendre du AirBnB faute d’hôtels convenables et sinon trop chers. J’ai voulu, en effet, toucher cette clientèle AirBnB. Chez nous, on peut dormir à quatre ou à cinq personnes dans une chambre et, parfois, on peut même mettre une kitchenette à disposition pour éviter d’aller au restau tout le temps. Dans certains de nos hôtels, il y a même des cuisines partagées, en plus de notre restauration. On donne cette liberté qui plaît aux habitués du AirBnB.”

À Montpellier, face à la gare SNCF Saint-Roch, nous réhabilitons un vieux bâtiment, qui était une passoire énergétique, en le rendant très peu énergivore…”

Avec un prix des chambres à partir de 25 € le lit en dortoir par nuit ; de 45 € à 60 € la chambre double et des chambres famille de 70 € à 90 €. Et ça marche. À Bordeaux, le taux d’occupation est de près de 90 %. À Toulouse, nous venons d’ouvrir ; Montpellier ce sera en 2023.” Ecolo-convivial, ça veut dure quoi ? Au-delà du terme marketing, “c’est déjà une réalité dans la construction de nos bâtiments : à Montpellier, face à la gare SNCF Saint-Roch, nous réhabilitons un vieux bâtiment, qui était une passoire énergétique, en le rendant très peu énergivore…”

Réducteurs de débit d’eau ; éco-quartiers ; panneaux solaires…

Ce n’est pas tout : “On y installe des réducteurs de débits d’eau dans toutes les chambres ; des économiseurs d’énergie pour ne pas laisser la lumière allumée quand on n’est pas présents ; c’est très bien isolé thermiquement. Quant aux autres bâtiments, on a six hôtels en bois ; dans nos implantations on privilégie des écoquartiers” en participant à leur renouveau. “C’est aussi dans ces quartiers que l’on peut construire avec des normes écolos intéressantes. On installe aussi des panneaux photovoltaïques pour de l’auto-consommation…” (…) Lire la suite sur Dis-Leur

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