Itinéraire

Né à Nice, mais installé très jeune au Cap Martin, à un jet de pierre de Monaco, Christophe Laure est littéralement propulsé vers l’hôtellerie, un univers qui le fascine et qui le conduit à 15 ans sur les bancs du lycée hôtelier de la Principauté et ensuite de Nice. Voilà un destin tout tracé par la Côte d’Azur et ses palaces. Reste que les pistes sont nombreuses et qu’on peut s’y perdre, même avec son BTS en poche. “J’ai eu la chance, lors de mes stages dans les hôtels de la SBM de rencontrer le directeur général de l’époque, Dario Dell’Antonia, un grand monsieur, qui m’a incité à aller encore plus loin. Dès 1982, il m’a poussé à m’inscrire à l’Ecole Hôtelière de Lausanne malgré une liste d’attente de cinq ans”.1982-1986 : BTH et BTS aux lycées hôteliers de Monaco et de Nice _ 1987-1990 : Elève à l’Ecole hôtelière de Lausanne _ 1990-1992 : Conference & banqueting manager au Concorde Martinez à Cannes _ 1992-1996 : Adjoint puis directeur Ventes & Marketing au Carlton à Cannes _ 1996-1998 : Directeur Ventes & Marketing au Princesa Sofia Barcelone _ 1998-2002 : Directeur régional des ventes Oman, puis DG en Jordanie et Egypte _ 2002-2004 : Hotel Manager de l’InterContinental Paris Le Grand _ 2004-2008 : Directeur général de l’InterContinental Malta _ 2008-2010 : Directeur général de l’InterContinental MadridJeune réceptionniste au Concorde Lafayette à Paris, Christophe est engagé dans la vie professionnelle quand l’appel de Lausanne l’oblige à faire un choix, celui de redevenir étudiant avec les sacrifices financiers qui s’en suivent. “Ce furent trois années intenses entre la formation, les stages et les extras le week-end pour financer les à-côtés. C’est surtout un formidable carrefour de nationalités et d’échanges humains qui incitent à faire une carrière internationale”, se souvient Christophe Laure. Son passage au Concorde Lafayette lui rouvre la porte de la chaîne avec un poste sur la Côte d’Azur aux banquets du Martinez. Deux ans plus tard, le Carlton voisin attire ce grand jeune homme qui a boosté l’activité du concurrent. Débute ainsi une longue histoire avec InterContinental. Assistant du directeur des ventes et du marketing, il n’hésite pas, à 28 ans, à postuler pour la direction du service quand son patron est nommé ailleurs. “J’ai dit au directeur général, je peux le faire et je veux le faire ! Il m’a pris au mot et j’ai eu droit aux sueurs froides, aux longues journées, au stress positif pour se colleter à la compétition qui est plutôt rude sur la Côte. Mais au bout de compte, la vente est une question de bon sens, avec une dose d’intelligence émotionnelle adéquate pour sentir le marché et gagner la confiance de ses interlocuteurs. Et je voulais gagner mes galons pour partir à l’international”.Au lieu de céder aux sirènes des autres groupes qui le contactent, il choisit l’option fidélité. “Je crois qu’il est important d’avoir un fil conducteur avec une enseigne. Spécialement comme directeur ventes et marketing : quelle légitimité peut-on avoir auprès de ses interlocuteurs quand on leur vend, avec la même conviction, un hôtel différent tous les deux ans ?”InterContinental l’envoie en Espagne, à Barcelone, pour imprimer la marque sur le Princesa Sofia qui vient d’entrer dans le groupe. Un challenge qui le stimule. C’est là aussi qu’il rencontre celle qui sera son épouse et qui va accepter de le suivre dans ses pérégrinations. “Il faut une certaine abnégation quand on est femme d’hôtelier. En retour j’ai toujours fait en sorte que la qualité de vie de ma famille ne soit pas affectée et surtout l’éducation des enfants”. Il profite pleinement des possibilités de formation qu’offre la chaîne en passant sa certification marketing à l’Université de Cornell aux Etats-Unis. “C’est aussi un choix personnel qu’il faut assumer en passant ses week-ends à réviser et en s’absentant pour suivre les cours”. Le résultat est payant, son engagement commercial le fait nommer à Oman, où il prend la direction Ventes & Marketing de la région avec 7 hôtels, trois marques, à promouvoir. Jeune marié, il goute à la vie intense et cosmopolite des expatriés, et retrouve l’atmosphère du campus de Lausanne avec ses confrères de nationalités très différentes. Sans oublier ses racines pour autant, car il s’implique dans la communauté en défendant les intérêts français comme Conseiller du commerce extérieur.Le passage au XXIe siècle lui apporte une première consécration, la direction de l’InterContinental de Jordanie, à Amman, puis celui d’Alexandrie en Egypte. “Une expérience intense. Mon premier vrai baptême de feu quand il a fallu tomber l’enseigne au bout de six mois en raison des rapports difficiles avec le propriétaire. C’est à ce moment là que je me suis rendu compte de l’importance de la famille, du soutien qu’elle vous apporte. J’avais fait changer mes enfants 4 fois d’école en neuf mois, entre l’Espagne, la Jordanie et l’Egypte. Je ne pouvais plus faire de concession et le besoin de me ressourcer m’a conduit à revenir à Paris, après avoir été tenté de travailler en Espagne pour une autre chaîne pour le bien de mes enfants”. Mais InterContinental ne veut pas le lâcher et le convainc d’accompagner la réouverture du Grand Hôtel avec Tom Krooswijk.Il ne restera que dix-huit mois N°2. Il a montré ses capacités à faire face à des situations difficiles et InterContinental l’envoie comme directeur général de son hôtel à Malte pour relancer l’établissement après une ouverture laborieuse. Le repositionnement et la hausse du revenu accomplis en moins de deux ans valent bien un retour dans sa patrie d’adoption, l’Espagne, et la direction de l’InterContinental Madrid, un fleuron du groupe.C’est là que le groupe va venir le chercher pour prendre la succession de Didier Boidin comme directeur général du Grand Hôtel Paris, trop absorbé désormais par sa mission opérationnelle au niveau du continent européen. Un sacré challenge qui le rapproche encore davantage du sommet. “L’InterContinental Paris Le Grand est un établissement stratégique pour le groupe qui en est propriétaire. On est donc plus proche du Bon Dieu et du soleil qui brille. Il faut assumer cette responsabilité mais c’est tout à fait grisant quand on aime, comme moi, le travail en équipe”. L’établissement tourne à plein régime depuis la reprise. Il sert aussi de pilote pour tester les nouveaux standards. “Je n’ai jamais cherché un cocon protecteur, alors cette remise en cause permanente me va bien. Et j’ai appris à connaître le groupe dont la vocation première est de bien gérer ses hommes et d’éviter les frustrations. C’est une philosophie que j’ai adoptée. Je crois en la fidélité à une enseigne que l’on accompagne dans son évolution, même si je peux comprendre que l’on soit un jour amené à suivre un patron dans un autre groupe, par fidélité à son leadership. C’est louable, mais c’est rare”.Christophe Laure en quelques dates…1982-1986 : BTH et BTS aux lycées hôteliers de Monaco et de Nice _ 1987-1990 : Elève à l’Ecole hôtelière de Lausanne _ 1990-1992 : Conference & banqueting manager au Concorde Martinez à Cannes _ 1992-1996 : Adjoint puis directeur Ventes & Marketing au Carlton à Cannes _ 1996-1998 : Directeur Ventes & Marketing au Princesa Sofia Barcelone _ 1998-2002 : Directeur régional des ventes Oman, puis DG en Jordanie et Egypte _ 2002-2004 : Hotel Manager de l’InterContinental Paris Le Grand _ 2004-2008 : Directeur général de l’InterContinental Malta _ 2008-2010 : Directeur général de l’InterContinental Madrid

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