C’est un monument méconnu dans un endroit hors du temps, au milieu un bois qui fut sans doute une forêt avant qu’elle ne soit grignotée par la ville. Le château de Mollière, construit en 1501, n’est qu’à 3,7 km à vol d’oiseau de celui du Roi-René et 1 km du lac de Maine.
En juin dernier, jour du 10e anniversaire de Prash, l’un de ses trois enfants, Paritosh Gupta a acquis cette propriété de 37 hectares auprès des enfants d’Henri Konckier, décédé le 15 janvier 2020. Le restaurateur angevin d’origine indienne s’est fait un nom dans l’immobilier, comme son prédécesseur, en multipliant les rénovations d’hôtels particuliers depuis 2013.
Depuis qu’il a annoncé le 22 mars dans nos colonnes son intention de créer un complexe touristique, la curiosité n’a fait que grandir autour du devenir de ce domaine d’exception, en particulier celle des riverains du quartier voisin du Lac-de-Maine.
Après avoir plusieurs élus et d’acteurs du territoire, l’investisseur a accepté de lever une partie du voile sur «le plus beau projet de ma vie
».(…)
UN RESTAURANT
Après le Thaï L’Inde, La Brasserie du Théâtre et le Gupta’s, Paritosh Gupta souhaite ouvrir dans ce logis du XVIe siècle un 4e restaurant, d’une cinquantaine de couverts. De la cuisine française avec la même ambition qu’ailleurs : « Du luxe accessible
».
La salle sera aménagée dans le salon du château, face au parc. Cheminées monumentales, plafonds peints, vases en céramique, peintures et tentures anciennes, boiseries, piano à queue, mobilier et vaisselle d’époque : le décor, parfaitement entretenu par l’ancien propriétaire, vaudra à lui seul le détour.
Une extension pour la cuisine et une verrière sur la terrasse seront ajoutées côté jardin. Le potager sera enfin cultivé sous des serres.
UN HÔTEL
Le château de Mollière se distingue aussi par la présence à ses côtés d’un donjon traversant. Selon l’architecte Christophe Bannès, basé à Saint-Barthélemy-d’Anjou, cet emplacement désaxé correspond à l’ancienne allée des Champs qui menait à la ville.
C’est sans doute par cette porte qu’est arrivé le 1er juin 1515 François Ier avec sa cour, à l’occasion d’un séjour chez sa mère, Louise de Savoie. Avant de fuir le Duché d’Anjou gagné par la peste noire, le nouveau Roi de France a signé en ces lieux, dit-on, plusieurs chartes et édits.
Cette tour de style médiéval abritera deux suites royales de l’établissement hôtelier accessibles par un escalier à vis. Six chambres seront aménagées dans les deux étages du château. Une trentaine d’autres, plus abordables, seront proposées dans une aile et un ancien corps de ferme.
La chapelle attenante au château accueillera une salle de réunion pour les séminaires.
Paritosh Gupta s’inspire du standing du groupe hôtelier Small Luxury Hotels of the World’s pour affiner le concept : «Un petit bijou caché au milieu de la nature
». Le tout en respectant la configuration des bâtiments : «Ce n’est pas mon style de faire tomber des murs pour modifier la structure
», rassure-t-il.
UNE PISCINE
Si le bois est classé, la partie bâtie a pour vocation d’accueillir des activités touristiques, d’hébergement et de loisirs, précise le plan local d’urbanisme. Le règlement offre la possibilité de construire des structures « complémentaires », sans logement, à moins de 100 mètres du bâti existant. C’est dans ce périmètre que sera creusée une piscine couverte, dotée d’un spa, à l’attention de la clientèle.
LE CALENDRIER
Le permis de construire devrait être déposé début 2022 pour lancer les travaux à la fin de la même année. Il s’agira entre-temps de raccorder la propriété, jusque-là coupée du monde, aux différents réseaux collectifs.
