Coluche et Sophie Marceau ont remis sur le devant de la scène ses salopettes de travail. En 2019, Castelbajac a signé une collection capsule présentée lors de la Fashion Week. Une incursion dans la mode pour Lafont, l’inventeur du vêtement utilitaire en 1844. Après la pandémie, la marque française, dont les clients s’appellent Air France, Nespresso, Sodexo ou Europcar, a décidé de s’attaquer à l’international.
Jusque-là, Lafont racheté en 2016 par le groupe familial tricolore Cepovett vendait ses tenues essentiellement en France. Conséquence de la crise sanitaire, elle a décidé cette année de mettre sur pied des filiales dans cinq pays. L’Allemagne, l’Angleterre, les Pays-Bas, le Canada et Dubaï pour limiter sa dépendance à un marché. « Nous sommes la seule maison du secteur à être multispécialiste, et à habiller 230 corps de métiers dans le BTP, l’artisanat, l’industrie, la santé, ou la cuisine », relève Alexandra Avram, la directrice de Lafont, dont le siège est basé à côté de Lyon.
Des services sur mesure
Des secteurs qu’elle va cibler avec ses nouvelles équipes à l’export, avec une offre de quelque 5.000 références, adaptée aux normes de sécurité selon les pays. L’entreprise a déjà une expérience à l’international, où elle livre 140 pays. Elle habille par exemple les équipes de Nespresso dans le monde. Mais pas seulement. « Quand un pilote d’Air France nous commande un nouvel uniforme en décembre pour assurer des liaisons dans les pays chauds, nous pouvons la lui livrer en 24 à 48 heures chez lui ou dans un hôtel. Nous avons un service sur mesure pour les grands comptes », précise la responsable.
Cette stratégie doit l’aider à poursuivre sa croissance, après le coup d’arrêt liée à la pandémie. Frappés de plein fouet, l’hôtellerie comme l’aérien ont stoppé les commandes. Un coup dur pour Lafont qui venait tout juste de faire son retour dans les restaurants en 2019, un savoir-faire historique qu’elle avait laissé de coté pendant 15 ans. La signature il y a deux ans d’un partenariat avec l’association qui organise le concours « Un des meilleurs ouvriers de France », dédié aux cuisiniers, mais aussi aux charpentiers ou aux fleuristes (230 métiers), a marqué cette relance. Une « excellence professionnelle » incarnée par cette veste des « MOF » reconnaissable à son col-bleu blanc rouge. La marque a aussi des accords avec les fédérations de la boucherie et de la pâtisserie.
Cinq usines intégrées
« La forte demande dès la fin du premier confinement dans le BTP, l’artisanat et l’industrie nous a permis de compenser le recul des autres secteurs », souligne Alexandra Avram. Au final, le chiffre d’affaires du groupe Cepovett, dont Lafont pèse pour un tiers, est resté stable à 130 millions d’euros en 2020. Avec dix millions de pièces vendues. (…) Lire la suite sur Les Echos