Un coup de pouce pour les secteurs les plus touchés. L’État va prendre en charge le coût de dix jours de congés payés pour « les entreprises les plus lourdement impactées par la crise sanitaire », de divers secteurs tels que l’hôtellerie, la restauration, l’événementiel, les discothèques ou encore les salles de sport, a annoncé mercredi soir le ministère du Travail. Cette « aide économique ponctuelle et non reconductible » est « ciblée sur les secteurs très impactés », ayant connu « des fermetures sur une grande partie de l’année 2020 », a précisé un communiqué publié au terme d’une réunion en visioconférence entre la ministre du Travail Elisabeth Borne et les organisations syndicales et patronales professionnelles et interprofessionnelles de l’hôtellerie-restauration.

Pour bénéficier de cette aide, les entreprises « devront répondre à l’un ou l’autre » de ces deux critères : avoir vu leur activité « interrompue partiellement ou totalement pendant au moins 140 jours au total » depuis le 1er janvier 2020, ou alors avoir vu leur chiffre d’affaires chuter « de plus de 90% pendant les périodes en 2020 où l’état d’urgence sanitaire était déclaré ». Limitée à 10 jours de congés payés, cette aide sera versée en janvier 2021 « sur la base de jours imposés au titre de l’année 2019-2020 (généralement cinq) et de jours pris en anticipation avec l’accord du salarié au titre de l’année 2020-2021 », précise le ministère.

Ce soutien est ciblé sur les professionnels « qui rencontrent des difficultés pour faire face aux congés payés accumulés en période d’activité partielle » et répond à une demande pressante de leur part. « Nous sommes globalement satisfaits sur le nombre de jours pris en charge, mais nous aurions souhaité que l’aide soit versée à partir de 70% de perte de chiffre d’affaires », a réagi auprès de l’AFP Hervé Becam, vice-président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih). « Il nous faut maintenant une date de réouverture », a-t-il ajouté. Dans un communiqué commun, les différentes organisations professionnelles (GNC, Umih, GNI, SNRTC et Snarr) se félicitent d’avoir vu leurs inquiétudes « comprises par le gouvernement ». Elles défendaient la prise en charge par l’Etat de 15 jours de congés payés -réduits donc à 10 à l’issue de la négociation- et la « nécessité de faire bénéficier l’ensemble des entreprises touchées par la crise sanitaire et pas seulement les entreprises fermées administrativement ».