Une vie qui s’effondre. Et l’apprendre par visio… Vous imaginez le choc.
La voix nouée, Maria Peroes regarde la façade de l’hôtel Mariott Rive Gauche, à Paris. C’est là que je me suis mariée. Là aussi que je travaille depuis bientôt quarante-et-un ans
, explique la secrétaire du Comité social d’entreprise (CSE) de l’établissement. À 59 ans, qu’est-ce que je peux devenir ? Personne ne voudra de moi.
Autour d’elle, certains de ses collègues habitués au silence feutré des grands hôtels hésitent à prendre la parole. Tous font partie des 260 salariés invités à prendre la porte au terme d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) déclenché par la direction. On devrait plutôt parler d’un plan sauvage de licenciements
, s’emporte Emmanuelle Aussant-Geru, pour la CFE-CGC.
De solides appuis financiers
Depuis l’annonce du confinement en mars 2020, la clientèle d’affaires et les touristes étrangers ont déserté Paris. Mais l’établissement de la rue du boulevard Saint-Jacques n’est pas appelé à disparaître. Au contraire. Aroundtown, la foncière cotée à la Bourse de Francfort qui possède le Marriott Rive Gauche, s’apprête à injecter 70 millions d’euros pour rénover l’établissement. Les travaux vont durer trois ans. Tout devrait être prêt pour les JO à Paris en 2024. Et là, ce sera le jackpot
, grince Abdelali Hammouti.
Le groupe Aroundtown n’est pas non plus en difficulté. Selon les syndicats, l’entreprise dispose de 3,3 milliards de trésorerie. Dans cette affaire, les seuls perdants, ce sont les salariés
, ajoute le délégué syndical Unsa, dix-huit ans d’ancienneté au compteur et responsable du room-service. (…) Lire la suite sur Ouest France