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Flunch : la soupe à la grimace commence à faire bouillir les salariés

Plan social, procédure de sauvegarde et désormais débrayages… La grogne des employés de Flunch s’intensifie en pleine crise des salaires et face à une nouvelle direction muette sur sa stratégie pour régénérer son modèle de cafétérias.

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Depuis le 29 janvier, plus d’une vingtaine de restaurants, sur la centaine que possède encore l’enseigne de la galaxie Mulliez, débrayent à tour de rôle à l’heure du déjeuner, à l’appel d’une intersyndicale large (CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC).

« La base pousse de plus en plus », assure Philippe Delahaye (CFE-CGC). « Chez moi, 80 % du personnel a débrayé alors qu’il n’y a qu’un seul syndiqué dans mon restaurant. On a perdu 60 % du chiffre d’affaires du service. C’est ça qui touche la direction ».

Quatre des neuf échelons ont été rattrapés par le smic, désormais versé à plus des trois quarts des salariés. En 2021, ceux-ci ont dû se contenter de 200 euros de primes pouvoir d’achat et ils sont bien décidés maintenant à mettre les pieds dans le plat.

« Flunch va ouvrir le 3 mars les négociations de 2022 sur les salaires et les conditions de travail, anticipant d’un mois la date initialement prévue », s’est contentée d’indiquer la direction dans un communiqué.

Reçus le 12 janvier par le nouveau directeur général, les représentants du personnel restent sur leur faim, alors que les nouvelles orientations stratégiques censées relancer l’entreprise se font toujours attendre. « Depuis, le contact est coupé », déplore Isabelle Sobkowiak (CGT). « La direction veut tout renvoyer à l’automne, elle conditionne tout à des résultats qui ne sont pas brillants », poursuit-elle.

« Une certaine forme de mépris »

Les revendications, sur le modèle de ce qui a été accordé dans l’hôtellerie-restauration à laquelle n’appartient pas la branche Restauration commerciale en libre-service, portent notamment sur 5 % d’augmentation générale.

« La direction nous ignore totalement. Cela traduit une certaine forme de mépris. On va intensifier les débrayages », prévient Grégory Dubois (CFDT) alors que l’activité partielle de longue durée que s’apprête à remettre en place Flunch va encore plus dégrader les salaires.

Placée sous procédure de sauvegarde en 2021, l’entreprise, dont les déboires datent d’avant la covid, a supprimé 980 postes dans le cadre d’un PSE et fermé 49 établissements.

L’actionnaire Agapes, la branche alimentation de l’Association familiale Mulliez, a pourtant réinjecté 57 millions d’euros pour soutenir l’enseigne et promis d’en débourser 135 autres pour la développer.

« Flunch s’est laissé endormir, n’a pas été assez réactif », juge la secrétaire du CSE Aurore Franchomme qui attend des réponses le 17 mars lors du prochain CSE. « Et quand on a fait des essais comme les pizzas ou les woks, ils ont été jugés peu concluants au bout d’un mois seulement et arrêtés ».

Vers une cession du parc ?

« Flunch n’avançait déjà pas dans la bonne direction avant la pandémie », analyse Bernard Boutboul, dirigeant du cabinet de conseil Gira. « Il y a un désamour du consommateur pour le concept et, comme dans d’autres chaînes également à contre-courant, la direction ne sait pas quelle stratégie déployer. » (…) Lire la suite sur Le Télégramme

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