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Dès l’ébauche des première aquarelles, Laura Gonzalez nous confie avoir en tête la vision d’un « hôtel particulier intemporel », l’image unique d’un château-hôtel en plein Paris dont les pièces en enfilade et les volumes – 3,80 m de hauteur sous plafond dans les chambres – font tourner la tête. « Je voulais créer une vaste maison qui réinvente les codes parisiens avec des touches Art déco, quelques références au XIXe siècle et beaucoup d’objets chinés », poursuit-elle, nous racontant comment son confinement a été, entre autres, rythmé par les ventes aux enchères en ligne et les réunions de chantier virtuelles. Avec la volonté de « ramener l’architecture du bâtiment au premier plan », l’architecte d’intérieur en révèle les trésors… Jusqu’à présent camouflées sous des caissons, les frises se dévoilent, les arches voûtées gagnent en lumière et la coupole affiche une fresque décorative dont elle confie la réalisation à l’Atelier Roma – « Je voulais créer une fresque qui semble avoir toujours été là et qui fasse écho aux mosaïques d’inspiration néoclassique. »

Une ode aux métiers d’art

Pour mener à bien ce projet d’envergure dont les travaux débutent en juillet 2020, Laura Gonzalez s’entoure d’une belle bande de talents. « Nous avons essayé de travailler essentiellement avec des artisans français », précise-t-elle, évoquant la laine feutrée tendue sur les murs et la toile de Tours de la maison Pierre Frey au tissage réalisé intégralement sur mesure dans le nord de la France, les moquettes et les tapis conçus par les Ateliers Pinton dans le goût de la Villa Kérylos, les lustres en plâtre signés Patrice Dangel ou encore les céramiques de Jean Roger avec qui elle collabore depuis maintenant sept ans. Des appliques aux vases en passant par les cache-pots immaculés, les 90 pièces faites main dans l’atelier de la place des Vosges auront nécessité cinq à six mois de production et monopolisé deux artisans en continu, explique le petit-fils du fondateur, François Roger, qui a repris le flambeau de l’affaire familiale. Comme pour renouer très naturellement avec l’âge d’or des intérieurs parisiens, Laura Gonzalez met en scène quelques chinoiseries, à l’instar des vases en porcelaine et des panoramiques de la maison Iksel. Au restaurant justement, le papier peint Imperial Garden se déploie en all-over et précipite les invités dans un fantasme d’Orient – Yves Saint Laurent et Pierre Bergé avaient choisi un modèle similaire pour leur appartement de la rue de Babylone. Les 5 000 mètres carrés de jardins qui entourent l’hôtel particulier – chose rarissime à Paris –, ont servi de terrain de jeu au paysagiste Xavier de Chirac. Ce disciple de Louis Benech, auprès duquel il a appris à « ressentir l’âme des lieux », a construit un paysage fait de « plantes sculpturales pour dialoguer avec l’architecture majestueuse du bâtiment ». Ifs d’Irlande, hortensias blancs, azalées et rhododendrons constituent « un jardin romantique, intemporel et poétique » où les tracés classiques rencontrent des associations plus spontanées à l’image d’un duo solanum grimpant-rosier planté au pied d’un érable japonais. (…) Lire la suite + Reportage Photo sur AD Magazine

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