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Suisse | Pronostic vital engagé pour l’hôtellerie romande

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L’hôtellerie romande a tiré la sonnette d’alarme devant la presse mercredi à Lausanne. Avec la chute vertigineuse des nuitées provoquée par la pandémie de coronavirus et les récentes restrictions aux voyages imposées par les autorités fédérales, la situation est « dramatique » pour des hôteliers qui vont devoir se résigner à licencier.

 

« On fait face à quelque chose que l’on n’a jamais connu ». Stefano Brunetti Imfeld, président de l’hôtellerie lausannoise, a déploré une chute de 58% des nuitées par rapport à une moyenne 2017/2019 qu’ont dû absorber les hôtels de la région romande au premier semestre.

 

Si ce repli historique a pu être contenu temporairement, les hôteliers s’inquiètent d’une situation fragile qui s’éternise et qui met en danger l’emploi dans ce secteur.

 

Cédric Fiora est le jeune propriétaire d’un hôtel de 40 chambres à Lausanne. Malgré le chômage partiel et un prêt Covid, l’entrepreneur est financièrement étranglé: « cela fait depuis mai que je ne me verse pas de salaire pour sauver mon équipe et mes employés mais cela ne suffit plus. J’en ai déjà licencié deux et cela va continuer » a-t-il déclaré à AWP.

 

L’utilisation généralisée des indemnités de réduction de l’horaire de travail (RHT) a permis dans un premier temps de limiter la casse. Et les représentants du secteur hôtelier ont tenu à souligner la rapidité de sa mise en place en pleine crise.

 

Mais ce n’est pas une solution éternelle. Selon M. Brunetti Imfeld, 10% à 15% des 30’000 personnes employées dans le secteur ont été licenciées depuis le début de la crise du Covid-19. Sans une reprise rapide de la fréquentation, cela ne devrait pas s’arranger, a-t-il indiqué.

 

Prévisions quasiment à zéro

C’est en effet entre mars et octobre que se joue la majorité du chiffre d’affaires des hôtels de l’arc lémanique, l’hiver étant une période basse, qu’il s’agisse d’établissements au bord du lac ou en centre-ville. « Les prévisions sont quasiment à zéro en automne et en hiver » a estimé Nicolas Ming.

Le vice-président de la société des hôteliers de Montreux-Vevey-Lavaux a dénoncé les effets dévastateurs des nouvelles mesures sanitaires prises par les autorités fédérales. L’imposition par exemple d’une quarantaine pour tout voyageur entrant en Suisse en provenance de certaines régions françaises s’est fait ressentir immédiatement.

« Les décisions du conseil d’Etat d’hier a généré directement des annulations » dans les hôtels de la Riviera, a indiqué M. Ming. Même si les hôteliers tentent peu ou prou de compenser avec une clientèle locale, ils restent très dépendants des touristes étrangers, de l’ordre de 82% dans la ville de Genève.

Face à cette situation, les représentants du secteur exigent plus de soutien de la part des autorités fédérales. « On demande la création d’un fonds » pour compenser le manque à gagner, a déclaré Stefano Brunetti Umfeld, qui espère une aide entre 50 et 100 millions de francs suisses.

 

Pour le président de l’hôtellerie lausannoise, c’est le seul moyen de sauvegarder la santé financière des hôtels. Selon lui, ces sociétés travaillent avec de faibles marges de rentabilité et plus le prix de la chambre est bas, plus la rentabilité est dure à atteindre.

 

Ce sont donc surtout les hôtels avec des nuitées compétitives qui sont fragilisés. « En dessous de 50% à 55% de taux d’occupation, c’est impossible à gérer » a calculé Christoph Zen Ruffinen, président des hôteliers de la Côte.

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