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La grogne monte outre-Manche. En mai, l’inflation au Royaume-Uni a de nouveau accéléré, à 9,1% sur douze mois. Du jamais vu en 40 ans, selon l’Office national des statistiques britannique (ONS). Et la flambée des prix devrait se poursuivre alors que la Banque d’Angleterre table sur une inflation de plus de 11% d’ici la fin de l’année. De quoi alimenter davantage la crise du coût de la vie qui touche de plein fouet les ménages les plus modestes.

L’annonce de cette nouvelle accélération des prix intervient en plein bras de fer entre cheminots et compagnies ferroviaires sur les emplois et les salaires. Une première journée de forte mobilisation paralysant une partie du réseau a eu lieu ce début de semaine lors du plus gros mouvement de grève en trente ans dans le secteur au Royaume-Uni.

Si les négociations ont repris ce mercredi, la grève doit se poursuivre jeudi et samedi à l’appel du syndicat des transports RMT, qui demande notamment des hausses salariales en phase avec l’inflation. A défaut, le mouvement pourrait durer des mois, a mis en garde l’organisation. Unison, syndicat représentant 1,3 million de travailleurs du service public, s’est lui aussi dit « prêt pour la grève ».

Une économie déjà ralentie par l’inflation et la pénurie de personnel

Cité par CNN, la PDG de l’organisme UKHospitaliy, Kate Nicholls, estime que les grèves dans le ferroviaire ce mois-ci pourraient coûter à elles-seules plus d’un milliard de livres au secteur du tourisme au sens large (restaurants, hôtels, loisirs, théâtre…). Une très mauvaise nouvelle alors que l’activité britannique tourne déjà au ralenti avec un PIB qui s’est replié pour le deuxième mois consécutif en avril (-0,3% après -0,1%). Et les prévisions pour les mois suivants ne sont guère plus réjouissantes.

Parmi les principales causes de cet essoufflement, l’inflation bien sûr. Si les Britanniques ont obtenu des hausses de salaires ces derniers mois, cela n’a pas suffi à compenser la flambée des prix, le salaire réel moyen entre février et avril ayant chuté de 2,2% par rapport à la même période un an plus tôt. Soit la plus forte baisse observée depuis plus d’une décennie, selon l’ONS.

Ajoutée à cela, l’inquiétante pénurie de main-d’œuvre qui frappe le Royaume-Uni et contraint fortement l’activité des entreprises. Depuis l’été 2020, le nombre de postes vacants outre-Manche aurait été multiplié par 4, à 1,3 million, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie, du médico-social ou du transport aérien. A tel point que l’aéroport de Gatwick, le deuxième de Grande-Bretagne, a été contraint d’annoncer la semaine dernière le plafonnement du nombre de vols cet été en raison d’un « grave manque de personnel ». A Londres-Heathrow, le manque de bras a également été invoqué pour expliquer l’annulation de certains vols et le chaos dans le traitement des bagages vendredi. (…) Lire la suite sur BFM TV

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