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@ credit Serge Trigano linkedin

Les Trigano à la recherche de l’or gris

La famille créatrice du Club Med et de Mama Shelter conseille le groupe Korian, spécialisé dans la gestion d’Ehpad, pour lancer des résidences à destination des seniors actifs.

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Après avoir ramené les jeunes dans les hôtels avec Mama Shelter, Serge Trigano entreprend, avec Korian, de mettre les baby-boomers dans des maisons de retraite – qui n’en sont pas, évidemment : parlez plutôt de « lieux de vie pour seniors d’aujourd’hui », de « lieu chaleureux à l’ambiance de maison de campagne chic et cosy ». Tout sauf un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), donc, dont le groupe Korian est, avec Orpea, le coleader européen. Ces résidences citadines pour retraités, sans accompagnement médical mais avec hammam et salon de coiffure, s’appelleront Casa Barbara – du nom de la belle-mère, « généreuse et festive », de Serge Trigano. La première de 110 appartements ouvrira à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) au printemps prochain, une petite dizaine est projetée en France d’ici deux ans, avant une extension prévue en Italie et en Espagne.

Etonnante alliance que celle du groupe Korian, malmené ces dernières années entre un cours de bourse chancelant et des accusations de maltraitance dans ses Ehpad, et des Trigano père (Serge) et fils (Jérémie), enfants du Club Med ayant rebondi dans l’hôtellerie branchée avec Mama Shelter. Leur concept hôtelier – bien – revendu au géant Accor, les Trigano avaient toute latitude pour apporter leur nom et leur science du marketing au projet d’un groupe qui évoque plus difficilement la promesse de « joyeux, convivial et fait avec amour ». Autres touches tendances : le chef multi-étoilé Pierre Gagnaire appose sa signature pour des menus qui se veulent différents de l’ordinaire des maisons de retraite, et l’architecte d’intérieur Sandra Benhamou, davantage habituée aux hôtels et appartements des beaux quartiers parisiens ou de la côte normande, promet « des coloris gais » et « des fibres naturelles » pour des résidences « comme des maisons de vacances ».

« Il faut recréer du lien »

Le lieu, explique la directrice générale de Korian, Sophie Boissard, s’adresse « à des gens en pleine forme physique à la recherche d’une vie riche et remplie ». Des urbains, seuls ou en couple, débarrassés de leurs obligations et enfants, et soucieux de faire leurs dix prochaines années dans un lieu proche des commerces et des activités, avant d’être rattrapés par la dépendance. « L’enjeu auquel on est confronté à cet âge-là, c’est la solitude, estime Serge Trigano. Il faut recréer du lien. »

Le concept, qui connaît déjà un certain succès en Europe du Nord, rappelle aussi celui de la Maison des Babayagas, résidence autogérée et participative conçue comme une réponse à l’isolement des femmes de 60 ans et plus. En moins féministe et politique, et plus cher : compter 2 000 à 4 000 euros de loyer mensuel pour des appartements entre 27 et 74 mètres carrés, soit environ le double du prix du marché dans ce quartier aux portes de Paris. Chaque habitant ajoutera entre 15 et 40 euros par jour pour la restauration et les activités, quand il le souhaite. (…) Lire la suite sur Le Monde

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