« On est très inquiets, on ne sait pas si le lendemain on aura encore du travail« , se désole Fatima Lancien, chef de rang au restaurant de l’hôtel Hyatt Madeleine et déléguée CGT. « Six personnes ont été licenciées, alors que l’activité continue, on a des clients. Moi j’ai un collègue qui tous les jours vomit en arrivant au travail, tellement il a peur« .
C’est cette situation d’attente et d’angoisse que sont venus dénoncer ces quelques dizaines de salariés, femmes de chambre, veilleurs de nuit, serveurs. Car tous craignent d’être les victimes de la baisse de la fréquentation touristique. En Ile-de-France elle a chuté de 70% au premier semestre et peine à repartir.
Conditionner les aides de l’Etat
Cette situation économique, les syndicats reconnaissent qu’elle est très compliquée. « Mais certains groupes se servent du Covid comme d’une excuse pour licencier » dénonce Claude Lévy, représentant de la CGT des hôtels de prestige et économique. « L’Etat vient de prolonger les aides pour le secteur de l’hôtellerie. Jusqu’au 31 décembre il prend en charge à 100% le salaire pour les travailleurs en chômage partiel. On ne comprend pas du tout pourquoi les groupes précipitent les décisions de licenciement. Il faudrait que les aides de l’Etat soient conditionnées à un non-licenciement des salariés » estime celui qui se bat auprès de ces femmes de chambre notamment, depuis des années.
Après avoir manifesté devant l’hôtel Mercure Arc de triomphe Wagram, le cortège a rejoint le Hyatt Regency Paris Etoile à la porte Maillot, où la direction a annoncé 191 suppressions de postes.