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« On savait que ça allait être difficile, mais pas à ce point. » Comme la plupart de ses collègues, Martin Bazin, qui dirige l’hôtel 4 étoiles du Nessay, à Saint-Briac-sur-Mer, a galéré pour trouver le personnel à même d’épauler sa quinzaine de salariés permanents cet été.

Au point d’avoir dû retarder sa réouverture programmée le 25 juin… et d’avoir lancé un « SOS recrutement » sur les réseaux sociaux.

Martin Bazin, Directeur Général

Ce mardi 6 juillet 2021, Le Nessay a enfin pu reprendre une activité. Mais le manque de saisonniers qualifiés reste plus que jamais d’actualité, que ce soit en cuisine ou au service.

« Après notre SOS, nous avons eu beaucoup de retours, mais à 100 % des jeunes débutants. »

Cela permet de rouvrir, donc, au prix d’une gestion de planning ardue – « certains vont travailler seulement 15 jours, trois semaines, un mois » – et surtout d’un fonctionnement revu et corrigé.

Le restaurant ouvert uniquement le midi

Ainsi, au restaurant, le midi, pas de plats à la carte mais « un menu unique qui changera tous les jours » et uniquement du mercredi au dimanche.

Le soir, seul le bar sera ouvert « avec des propositions qui permettent largement de faire un apéro dînatoire ». Le lundi, tout sera fermé (sauf l’hôtel de 17 chambres).

Bref, cet été 2021 au Nessay ne ressemblera guère aux précédents.

« D’un point de vue financier, il vaudrait mieux rester fermé, affirme Martin Bazin. Mais vis-à-vis des locaux, des vacanciers et surtout de mon équipe qui a attendu si longtemps, j’ai quand même voulu rouvrir. »

« Mettons-nous à leur place. Est-ce qu’on ne ferait pas la même chose ? »

Le dirigeant estime que les salaires proposés au Nessay ne sont pas la cause du problème. « Ici, je n’ai personne qui soit payé seulement au Smic hôtelier ! Et le logement n’est pas non plus un obstacle puisque j’ai loué une douzaine d’appartements à Saint-Briac, Dinard ou Saint-Lunaire. Aujourd’hui, la moitié est vide. »

Alors qu’est-ce qui cloche ? L’hôtelier a une idée précise sur la question. Et il est loin, très loin de blâmer ces saisonniers expérimentés qui, pour cette fois, n’ont pas répondu présents. « Mettons-nous à leur place. Est-ce qu’on ne ferait pas la même chose ? »

Pour Martin Bazin, l’inactivité imposée durant de long mois aux salariés de l’hôtellerie et de la restauration a en effet laissé des traces.

« Pour eux, le monde s’est arrêté. Pendant un an, ils ont été payés pour rester chez eux. Cela a créé un traumatisme important. »

Et aussi remué le couteau dans la plaie :

« Dans ce métier, on vit à l’envers, on travaille quand les autres se reposent. On rate les week-ends, les anniversaires… »

« Dans ce métier, on vit à l’envers »

Durant la crise sanitaire, ces saisonniers au chômage ont, par la force des choses, fait des économies. Certains ont pu se mettre au vert chez leurs parents. D’autres ont peut-être dû se contenter d’un minuscule appartement en ville. (…) Lire la suite sur Actu.fr

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