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Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais elle était prévisible. Le Mondial de l’auto, la plus grande manifestation du genre au monde, ne se tiendra pas comme à l’accoutumée début octobre. Il cède sous la pression du coronavirus, qui a mis les constructeurs exsangues alors qu’ils affrontaient déjà une année rendue très difficile par l’entrée en vigueur des très coûteuses mesures CO2. C’est donc, après Francfort, avec lequel il se tient en alternance, le deuxième salon de stature mondiale à être annulé en Europe. Le grand salon de l’automobile qui devait se tenir du 1er au 11 octobre à Paris est annulé « dans sa forme actuelle » en raison de l’épidémie de Covid-19, ont annoncé ses organisateurs lundi.

Dans un communiqué laconique, Luc Chatel, président de la Filière automobile, et Frederic Bedin, président de Hopscotch, les organisateurs de ce qui devait s’appeler le « Paris Motor Show », s’expliquent.

« Au regard de la gravité de la crise sanitaire sans précédent face à laquelle le secteur automobile, frappé de plein fouet par l’onde de choc économique, joue aujourd’hui sa survie (…), nous ne serons pas en mesure de maintenir dans sa forme actuelle le Mondial de l’auto à la porte de Versailles pour son édition 2020. » Et de poursuivre : « Nous étudions toutes les solutions alternatives en relation étroite avec nos principaux partenaires » autour de « la mobilité innovante » et du volet « B to B », les relations d’entreprise à entreprise, ont-ils ajouté.

Séisme planétaire

Ce qu’il faut comprendre est que la manifestation annexe au Mondial, le « Paris Motion Festival », devrait avoir tout de même lieu, sur un périmètre réduit et à l’adresse d’un public plus professionnel. Mais de grande fête de l’automobile à la porte de Versailles, il n’est plus question, pour cette année en tout cas. Elle est à marquer d’une pierre noire tant elle concentre toutes les difficultés que peuvent rencontrer les constructeurs, dont le modèle industriel et par conséquent économique est en pleine mutation. Mais le coronavirus a fait que, d’une crise géographique, on est passé à un séisme planétaire avec une cessation totale d’activité de plusieurs semaines au moins.

Les parties « Movin-On » – les rencontres sur la mobilité durable, initialement lancées par Michelin à Montréal –, « Smart City » – une exposition sur les nouvelles de la technologie et de la mobilité – et événements hors les murs – centres d’essais de véhicules, démonstrations de véhicules autonomes, festival de mode, etc. – ne sont pas, pour l’instant, remis en question, selon les organisateurs. C’est vraiment le périmètre minimal qui pourrait être maintenu, mais ça ne permettra en aucun cas aux constructeurs d’exposer leurs nouveautés.

Celles-ci risquent fort de manquer à l’appel, car le calendrier des sorties est gravement affecté par cette crise qui affecte l’industrie automobile mondiale désormais. Elle se retrouve en pleine tourmente en raison du confinement des populations, synonyme d’usines à l’arrêt, de chaînes logistiques bouleversées et de concessions fermées. Le Mondial de l’automobile à Paris avait accueilli en 2018 un total de 1,068 million de visiteurs et s’apprêtait, pour cette édition, à surprendre en révisant largement le modèle établi de l’exposition, un brin figée. C’est le pire scénario qui finalement s’impose, la fermeture à l’automobile de la porte de Versailles.

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