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Best Western lance une marque dédiée au coworking, my WO. Olivier Cohn, directeur général de Best Western France, dévoile les détails de ce nouveau produit et revient sur la situation actuelle de l’hôtellerie.

Votre nouvelle marque My Wo, dédiée au coworking, est-elle une réponse à la situation actuelle de l’hôtellerie ?

Olivier Cohn – Ce n’est pas une idée sortie des cartons en quelques semaines pour trouver de nouvelles sources de revenus. Nous avons lancé cette réflexion il y a un an et ce gros projet a animé le travail de nos équipes marketing, commerciales, achats, design, associés à un groupe d’hôtels intéressés à l’idée. Nous nous sommes aussi tournés vers le cabinet Zalibari, spécialisé dans le design de ces espaces de travail, et qui nous a aidé à structurer notre réflexion, à définir les codes à adopter et la déclinaison graphique de cette nouvelle marque. Le fruit de ce travail devait être présenté en avril, mais son dévoilement a été repoussé en septembre compte tenu des circonstances. Ce qui nous a, au final, laissé plus de temps pour peaufiner notre offre.

Le coworking est-il un sujet légitime dans l’hôtellerie ?

O. C. – Les deux marchés sont très proches en matière de compétences et de besoins. Le coworking touche aussi bien l’immobilier que l’accueil et aux services, qui sont également inscrits de l’ADN de l’hôtellerie. Par ailleurs, certains de nos clients avaient déjà l’habitude de se poser pour travailler dans nos hôtels, sans qu’on mette le nom coworking dessus. A partir de là, quelles formes allions-nous donner à cette nouvelle offre ? Avec pour objectif de développer rapidement un réseau élargi, nous avons choisi de lancer une marque à parte entière, avec une décoration signature et la capacité à avoir. L’intuition de ce besoin s’est retrouvée confortée dans les faits. Avec le recours massif au télétravail, les gens ne sortent plus de chez eux, ne se croisent plus. En plus des besoins professionnels, il y a aussi un besoin de lien social comme peuvent l’offrir les établissements de notre réseau. La stratégie de Best Western est de faire de nos hôtels des lieux de vie, qui ont toute leur place dans la vie de la cité. Le coworking s’inscrit dans cette logique.

Dans les faits, que propose la marque MyWo ?

O. C. – Elle se décline en trois produits. A commencer par My WO Lib, des espaces situés près du bar ou de la réception où les professionnels nomades peuvent venir se poser quasi gratuitement – une consommation est demandée – pour travailler entre deux rendez-vous. Reconnaissables à la signalétique MyWo, ils sont agrémentés de sièges confortables, de tables et d’un élément signature de notre offre, une grande malle de voyages ouverte où les clients peuvent trouver des stylos, des crayons, des balles anti stress. De leur côté, isolés et donc moins bruyants, mais aussi plus grands, les espaces My Wo Lounge favorisent la concentration et se louent à l’heure, à la demi journée ou à la journée. Ces lieux, différents des salles de réunion traditionnelles, collent à l’esprit coworking avec une alternance de tables hautes et basses, le tout renforcé par un service de restauration, mais aussi des produits bien-être ou régressifs. Enfin, la dernière offre, My WO Meetings, s’adresse aux groupes de travail qui ont besoin de salles de réunions pour travailler en ensemble sur un projet. Dans les prochains jours, l’appli My Wo permettra de réserver en ligne tous ces offres, un siège dans un espace MyWo Lounge de la même manière qu’une salle de réunion avec ou sans restauration. Le tout étant aussi relayé sur notre site Internet.

A quel rythme la marque My Wo va-t-elle se déployer ?

O. C. – Nous sommes partis sur 14 hôtels au départ, soit un volume d’adresses suffisant pour lancer la marque tout en restant gérable pour débuter. Mais je pense que nous arriverons rapidement à 50 hôtels en début d’année prochaine. A terme, je pense même que la moitié, voire les deux tiers des établissements de notre réseau pourraient structurer cette offre. Que ce soit dans les centres-villes des grandes métropoles ou des villes secondaires, les voyageurs d’affaires peuvent se poser dans des cafés pour travailler, mais cette solution n’est pas idéale côté sécurité. Alors que les entreprises ont des obligations en la matière, nos hôtels peuvent offrir des endroits dédiés et sécurisés. Nous allons d’ailleurs proposer au marché corporate des contrats destinés au coworking.

Parlons un peu de la situation actuelle. La reprise est-elle toujours timide  ?

O. C. – Elle n’est pas tout à fait conforme à ce que nous avions à l’esprit avant l’été. Nous tablions sur un recul de -30 % à -35 % pour l’année 2020. Là, on se dirige plutôt vers un repli de -35 % à -40 %. Et encore s’agit-il d’une moyenne. Ce sera sans doute bien plus à Paris. Alors que l’été a été bon sur les littoraux, en montagne, à la campagne et dans les villes secondaires, la saison a été une vraie catastrophe dans les centres-villes des grandes métropoles. Et cette tendance se poursuit en septembre. L’Ile-de-France ne décolle toujours pas, les autres grandes villes sont aussi en retrait. Si, comme on le constate les TPE-PME ont repris leur commercialisation, ce qui profite aux destinations secondaires, en revanche, les grands groupes sont totalement absents. Pas de flux, pas de voyages, recours à la visioconférences pour les rendez-vous clients : tout est figé. Il y a bien quelques séminaires de 10-12 personnes, mais aucune grande manifestation. Le futur est très flou, les réservations se font en toute dernière minute, J-3 au maximum. Cette tendance ne se renversa sans doute pas d’ici la fin de l’année. Certains hôteliers dans les grandes métropoles se posent aujourd’hui la question de refermer leur établissement en novembre et décembre.

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